La ténosynovectomie des fléchisseurs est un procédé opératoire qui consiste à guérir la ténosynovite. Ce syndrome est susceptible de provoquer une rupture tendineuse ou une compression du nerf médian. Ainsi, une intervention chirurgicale est très utile pour prévenir ces anomalies.
Cet article va se focaliser sur les indications et la procédure chirurgicale de la ténosynovectomie. Nous allons aussi évoquer les risques et les complications possibles liés à l’intervention.
Définition et anatomie
Une hypertrophie de la gaine synoviale empêche le mécanisme de la course tendineuse et envahit les tendons fléchisseurs.
Afin de comprendre le traumatisme de la main comme la ténosynovite, il faut d’abord connaître l’anatomie de la main.
Anatomie du poignet et de la main
La main est constituée par des éléments osseux, notamment les 2 rangées qui forment les carpes et les os des doigts (les métacarpes et les phalanges). Ces os sont entourés par des tissus mous tels que les muscles, les tendons et des vaisseaux sanguins.

Le poignet est composé par le radius distal qui s’articule à l’ulna distal et aux carpes. Ces derniers s’articulent ensuite, avec les métacarpes. Dans la face antérieure du poignet se situe le tunnel carpien qui loge le nerf médian et les tendons des muscles fléchisseurs des doigts.
Dans la partie antérieure des doigts, il y a des canaux digitaux formés par des poulies qui aident les tendons à assurer la flexion digitale. Les nerfs et les tendons sont entourés par une gaine synoviale des fléchisseurs.
Les tendons fléchisseurs traversent le tunnel carpien et se poursuivent dans chaque canal digital.
Ténosynovite des fléchisseurs, c’est quoi ?
La ténosynovite désigne une inflammation des tendons fléchisseurs et de leur gaine.
C’est une association entre une tendinite et une inflammation des gaines des doigts et du poignet. L’affection empêche la flexion et engendre une douleur au niveau de ces parties-là.
On y aperçoit aussi un œdème localisé.

Le syndrome peut être secondaire à d’autres pathologies comme la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome du canal carpien, doigt à ressaut, etc. Toutefois, elle peut aussi être un cas isolé qui résulte d’une surutilisation de main.
Pour la traiter, il existe deux méthodes à savoir le traitement conservateur et la cure opératoire.
Les soins conservateurs regroupent principalement :
- des infiltrations locales de cortisone ;
- la prise d’antalgique ;
- la rééducation avec massages ;
- des attelles d’immobilisation (orthèse).
Bien qu’ils soient efficaces, leurs effets peuvent n’être que passagers dans certains cas.
Qu’est-ce que la ténosynovectomie des fléchisseurs ?
La ténosynovectomie est une méthode chirurgicale employée pour soigner la ténosynovite chronique des fléchisseurs.
Elle consiste à enlever l’anomalie qui cause l’inflammation des tendons ou des gaines tendineuses.
Indications opératoires de la ténosynovectomie
On a souvent recours à la chirurgie lorsque le patient présente les signes cliniques suivants :
- un blocage douloureux ;
- des doigts à ressaut ;
- une synovite palpable ou visible ;
- une tumeurs ou kystes synoviaux
- un échec du traitement conservateur ;
- une gêne fonctionnelle importante.
Quelle est la procédure opératoire ?
Le chirurgien pratique la ténosynovectomie au niveau de la gaine des tendons où se trouve la source de l’inflammation.

Pour commencer, il injecte une anesthésie sur la partie locorégionale à traiter.
Il réalise ensuite une ou plusieurs incisions transversales ou sinueuses pour ouvrir un passage vers la gaine des tendons. Cette dernière sera alors sectionnée (opération d’exérèse) afin de libérer les tendons fléchisseurs.
Une fois la tenosynovectomie réalisée, le chirurgien referme l’incision avec des sutures et applique un pansement stérile.
Après l’intervention, le patient est surveillé en salle de réveil pour s’assurer qu’il récupère bien de l’anesthésie. Des médicaments contre la douleur peuvent être prescrits pour soulager toute gêne post-opératoire.
La rééducation est généralement recommandée après une tenosynovectomie pour optimiser la récupération et restaurer la fonction normale des tendons fléchisseurs. Le patient peut être orienté vers un kinésithérapeute (physiothérapeute) pour un programme de rééducation adapté à son cas.
L’opération se déroule le plus souvent en ambulatoire. Il n’y a pas de processus long d’immobilisation, mais l’intervention implique un arrêt de travail qui dure 21 jours.
Risques et complications de l’opération
Comme toute opération, la chirurgie de ténosynovectomie vient avec son lot de risques et de complications potentielles.
Bien que rare, il peut y avoir une réaction allergique à l’anesthésie ou aux matériaux utilisés pendant l’opération.
Après l’intervention, le patient risque une infection postopératoire. C’est pourquoi il faut faire très attention à ne pas mouiller la plaie avant la cicatrisation. Mieux vaut aussi renouveler régulièrement le pansement.

Un hématome peut également se former au niveau de la région opérée. D’après les médecins, cette accumulation disparaît généralement de façon spontanée, sans traitement particulier.
Toutefois, il est important de la surveiller davantage. Si aucune résorption n’apparait, il est parfois nécessaire d’effectuer une ponction ou un drainage chirurgical.
L’infection profonde fait aussi partie des risques de complication post-opératoire que l’on peut rencontrer après une ténosynovectomie des fléchisseurs. Elle nécessite une nouvelle chirurgie et un traitement spécifique par antibiothérapie.
Rarement, il peut y avoir une section des nerfs. Pour la guérir, un traitement médicamenteux et chirurgical est parfois indispensable.
Si la chirurgie n’est pas fructueuse, les symptômes pourraient persister même après l’opération. Pire encore, il pourrait y avoir de la douleur chronique et une diminution fonctionnelle des doigts.
Il s’agit le plus souvent de la séquelle d’une ténosynovite grave avec un traitement retardé ou une lésion des tendons.
Retenons ceci :
Avant d’opter pour une tenosynovectomie des fléchisseurs, le chirurgien évaluera attentivement la situation et prendra en compte les risques potentiels.
Si la chirurgie est recommandée, c’est que les bénéfices attendus sont jugés plus importants que les risques associés à l’intervention.
Le chirurgien veillera à expliquer en détail les avantages et les risques de la procédure, tout en discutant des alternatives possibles, pour permettre au patient de prendre une décision éclairée concernant son traitement.
Le but principal de la chirurgie est d’améliorer la condition du patient et de soulager les symptômes associés à la tenosynovite des fléchisseurs.