Quand on parle de tendinite du biceps, on fait référence à une tendinopathie inflammatoire qui se développe au niveau du tendon du chef long du biceps brachial. Cette pathologie entraîne des douleurs et une gêne à l’effort, surtout en flexion et abduction de l’avant-bras. Dans cet article, nous allons voir ce qu’est la tendinite du biceps, comment elle se manifeste et quel est le traitement le plus adapté.
Anatomie du biceps
Le biceps est un muscle à deux têtes situé dans la partie supérieure du bras. Sa fonction principale est de fléchir le coude, mais il aide également à stabiliser l’articulation de l’épaule. Le biceps est fixé à l’os par des tendons à l’épaule et au coude. Le muscle tire son nom du fait qu’il possède deux « têtes », ou points d’origine.

- Le long chef naît du tubercule supraglénoïde ;
- Tandis que le court chef naît de l’apophyse coracoïde.
Les muscles biceps convergent vers un point d’insertion commun sur le radius, l’un des os de l’avant-bras. Le biceps est innervé par le nerf musculo-cutané, qui assure le contrôle moteur et la sensibilité du muscle. Le biceps est irrigué par l’artère brachiale. Lorsqu’il fonctionne correctement, le biceps aide à déplacer le bras dans une large gamme de mouvements.
Tendinite du biceps : Définition
La tendinite du biceps est une inflammation ou une irritation du long tendon du biceps, que l’on appelle aussi la longue portion du biceps.

Cette affection survient le plus souvent chez les athlètes qui pratiquent des sports de lancer, mais elle peut aussi être causée par une surutilisation du bras dans des activités telles que la peinture ou le jardinage.
Lorsque le faisceau de fibres reliant le muscle biceps à l’os est exposé à une activité répétitive, les fibres du tendon subissent une friction, ce qui peut entraîner une inflammation. La tendinite du biceps est souvent associée à d’autres lésions du tendon de la coiffe des rotateurs, allant du simple conflit sous-acromial à la rupture du tendon.
Symptômes de la tendinite du biceps
Le principal symptôme de la tendinite du biceps est la douleur, en particulier lorsque le bras est déplacé dans certaines directions. Cette douleur peut aller d’une douleur sourde à une douleur aiguë.

Les autres symptômes de la tendinite du biceps se manifeste généralement par :
- Douleur et faiblesse dans la partie antérieure de l’épaule ; la douleur, qui est généralement pulsatile et ressentie en profondeur, s’aggrave lorsque l’on soulève un objet, que l’on bouge le bras au-dessus de la tête, que l’on tire ou que l’on lance un objet ;
- Douleurs dans la gouttière bicipitale, qui s’étendent le long de l’os du bras et peuvent irradier jusqu’à la main, la douleur s’aggrave généralement pendant la nuit, surtout si l’on dort en position latérale, en s’appuyant sur l’articulation lésée ;
- Gonflement et rougeur à l’endroit de la blessure ;
- Sensibilité à la palpation de la rainure bicipitale ;
- Faiblesse dans le bras affecté ;
- Inconfort lorsque vous tendez les bras au-dessus de votre tête ou derrière votre dos ;
- Une sensation de claquement ou de craquement dans l’épaule ;
- Claquement audible à la palpation ou audible lorsque l’amplitude du mouvement du bras est testée, signe d’instabilité du tendon.
Causes de la tendinite du biceps
La tendinite du biceps résulte généralement d’une sollicitation excessive, de mouvements de traction et de rotation continus et/ou répétitifs de l’épaule.

Outre de nombreuses activités quotidiennes, certaines activités sportives sont des facteurs de risque de tendinite du biceps, notamment celles qui nécessitent des mouvements répétés avec le bras levé au-dessus de la tête, comme la natation, le tennis, le volley-ball etc.
Dans la plupart des cas, la tendinite du biceps est primaire ou secondaire à d’autres pathologies concomitantes de l’épaule, comme par ex :
- L’instabilité chronique ou la luxation de l’épaule ;
- Le syndrome de conflit sous-acromial, également appelé impingement syndrome, qui se caractérise par une compression ou un frottement excessif des structures dans l’espace (appelé espace sous-acromial) entre l’acromion (une saillie osseuse de l’omoplate) et l’humérus ;
- Lésions du labrum glénoïdien supérieur ;
- Lésions de la coiffe des rotateurs, tendinites ou tendinopathies ;
- Lésions du tendon du sous-scapulaire ;
- Arthrose gléno-humérale (arthrose de l’articulation de l’épaule).
Diagnostic de la tendinite du biceps
L’étape la plus importante pour diagnostiquer correctement une tendinite du biceps est d’obtenir un historique médical détaillé du patient. Le médecin l’interrogera sur la localisation, la durée et l’intensité de la douleur, ainsi que sur tout autre symptôme pertinent.
Il procédera ensuite à un examen physique, au cours duquel il évaluera l’amplitude des mouvements du bras affecté et palpera (sentira) le tendon du biceps à la recherche d’une sensibilité ou d’un gonflement.

Dans certains cas, des examens d’imagerie diagnostique peuvent être demandés pour confirmer le diagnostic. Les radiographies, par exemple, peuvent être utilisées pour écarter d’autres causes potentielles de douleur à l’épaule, comme l’arthrose ou une fracture.
L’échographie et l’IRM sont souvent utilisées pour visualiser le tendon du biceps et évaluer son état. Une fois la tendinite du biceps diagnostiquée, le traitement peut commencer.
Traitement de la tendinite du biceps
En ce qui concerne le traitement de la tendinite du biceps, il existe deux méthodes principales : le traitement conservateur et le traitement chirurgical.
Le traitement conservateur
Traitement de la tendinite du biceps commence généralement par des mesures conservatrices
Celles-ci peuvent inclure :

- Le plus de repos possible en réduisant les activités qui aggravent les symptômes;
- L’application de compresses de glace pendant vingt minutes afin d’éliminer les gonflements ;
- Prise de médicaments non stéroïdiens pour soulager la douleur et l’inflammation ;
- Des injections de médicaments à base de corticostéroïdes, qui soulagent également l’inflammation et la douleur ;
- Des procédures de kinésithérapie (physiothérapie), qui ont un effet positif sur la récupération et le renforcement non seulement de l’articulation, mais aussi du tissu musculaire environnant.
Le traitement chirurgical
Les méthodes de traitement chirurgical, qui incluent diverses interventions chirurgicales, sont appropriées lorsque les méthodes conservatrices ne donnent pas de résultats visibles.
Dans la grande majorité des cas, les patients sont traités par une intervention arthroscopique mini-invasive. Ces interventions consistent à introduire une microcaméra (arthroscope) dans la zone concernée, qui transmet une image agrandie et détaillée sur le moniteur et permet au spécialiste d’effectuer différentes manipulations à l’aide d’instruments spéciaux et de petite taille.

Ces manipulations peuvent comprendre les éléments suivants :
- La connexion (suture) du tendon à son point d’insertion sur l’articulation de l’omoplate ;
- La ténodèse, qui repose sur l’excision (ablation) du tendon lésé et la fixation du fragment de tendon non lésé sur l’humérus supérieur ;
- Une autre technique chirurgicale mini-invasive est la ténotomie, qui consiste à sectionner le tendon à sa jonction avec l’humérus.
Après l’opération, le patient doit suivre un régime de kinésithérapie (physiothérapie) conçu pour favoriser une bonne guérison. Le kinésithérapeute (physiothérapeute) l’aidera à améliorer l’amplitude des mouvements et à renforcer les muscles affectés.
La plupart des patients peuvent reprendre leurs activités après 4 à 6 semaines, mais la récupération complète peut prendre plus de temps en fonction de la complexité de l’opération et le niveau d’activité du patient.
Références
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/epaule_douloureuse_recos.pdf
https://tms-membre-superieur.com/douleurs-au-biceps-quand-je-tends-le-bras/https://www.concilio.com/orthopedie-tendinopathie-du-biceps/
https://www.edimark.fr/Front/frontpost/getfiles/14382.pdf