Le syndrome des loges est une pathologie qu’on rencontre parfois chez certains sportifs. Il provoque des souffrances au niveau des muscles. Pour éviter ses complications, il devra être traité dans les plus brefs délais. Si le traitement est souvent médicamenteux et chirurgical, la kinésithérapie est aussi d’une grande importance. Syndrome des loges et traitement kiné, on en parle.
Le syndrome des loges : rappel sur les points importants à retenir
Le syndrome des loges ou syndrome du compartiment se définit par l’élévation de la pression qu’exerce un muscle dans son compartiment qui est la loge. Cette dernière reste inextensible même si le muscle augmente de volume.
Le muscle se retrouve alors à l’étroit, ce qui entraîne également une compression sur les vaisseaux et les nerfs environnants.

Par conséquent, il y a une ischémie et un œdème qui favorisent encore plus cette étroitesse. Ce phénomène explique les douleurs qui empêchent l’utilisation du membre atteint.
Les causes du syndrome des loges sont nombreuses : la sursollicitation du muscle, les traumatismes, le port de plâtre trop serré, l’injection de produits toxiques, etc.
Ce syndrome peut être aigu ou aussi chronique. À part les douleurs musculaires, les symptômes sont aussi d’ordre neurologique (paresthésies, perte de sensibilité, diminution de la force, etc.).
Le traitement doit se faire le plus rapidement pour éviter les complications à l’exemple de la nécrose. D’ailleurs, plusieurs types de traitement peuvent aider à l’instar de la kinésithérapie.
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En quoi la kinésithérapie peut-elle aider en cas de syndrome des loges ?
La kinésithérapie agit essentiellement sur le système musculo-squelettique. Elle occupe une place assez importante dans la prise en main de ce genre de pathologie.
Avant de débuter tout traitement de kinésithérapie, il est primordial d’obtenir le feu vert du médecin traitant. En effet, en fonction de l’étendue des symptômes et conséquences du syndrome des loges, certaines des modalités présentées ci-dessous pourraient être contre-indiquées, voire nuisibles.
La kinésithérapie pour réduire les douleurs et les inflammations liées au syndrome des loges
La kinésithérapie peut contribuer à diminuer la pression intramusculaire qui est responsable des douleurs. De plus, elle offre plusieurs modalités antalgiques.
- L’électrothérapie: la stimulation électrique inhibe les fibres nerveuses responsables de la sensation de douleur par la stimulation d’autres fibres. Certes, cela n’éradique pas totalement la source des maux, mais au moins, le ressenti est atténué.
- Les massages: quels que soient leurs types (pressions glissées superficielles, pétrissages, pressions statiques, etc.), ils induisent des altérations fonctionnelles des récepteurs neuronaux à la douleur liée au syndrome des loges.

Entre autres, ils stimulent la circulation sanguine afin de réduire les tensions et les sensations de courbatures. Les muscles sont détendus et deviennent souples.
- Les ventouses : posées à chaud ou à froid, statiques ou en mouvement, les ventouses apportent un soulagement aux symptômes douloureux du syndrome des loges. Cela s’explique par leurs effets circulatoires, décongestifs et décontractants.
- Les aiguilles sous le derme: cette technique permet de désactiver les points de tensions musculaires. De plus, elle a l’avantage de mieux réguler les inflammations par la diminution des douleurs et des enflures.
La kinésithérapie pour activer et restaurer les amplitudes de mouvement
Il existe également des techniques en kinésithérapie qui activent et restaurent les amplitudes des mouvements. Dans le cadre du traitement du syndrome des loges, le kinésithérapeute peut proposer des exercices de mobilisation.

Par exemple, dans le cas du syndrome de loge au niveau des membres inférieurs, le pratiquant propose des exercices pour la rééducation liée à la course sur l’avant du pied, des courses sur tapis, des exercices de transfert de poids, de foulés sur la pointe des pieds, etc.
Les exercices de renforcement musculaire sont aussi au rendez-vous.
Le programme varie en fonction de l’état du patient. 3 séances de 45 minutes par semaine pendant au moins 6 semaines peuvent suffire pour observer des progressions favorables sur les amplitudes de mouvement.
Par ailleurs, des études ont aussi montré que les exercices, associés aux massages et aux étirements, engendrent des améliorations non négligeables sur le syndrome des loges.
L’association de ces techniques entraîne un étirement des fascias. Ce qui provoque une augmentation du contenant de la loge. Le seuil de la douleur sera optimisé. Ainsi, on remarquera une restauration progressive des amplitudes de mouvement. De plus, toutes ces techniques ont des actions bénéfiques sur les muscles.
Pour conclure, la kinésithérapie est un traitement alternatif intéressant pour soigner le syndrome des loges, et éviter l’opération. Elle soulage les symptômes et aide à reprendre les activités sportives de manière progressive et sûre.
Certes, les preuves scientifiques sur son efficacité font encore défaut et les évidences sont limitées. Mais en pratique, plusieurs cas de résultats positifs témoignent le contraire.
Tel que mentionné, la décision revient au médecin traitant qui est le mieux placé pour décider du traitement optimal et de la prise en charge adaptée au cas du patient.