La prothèse d’épaule est une procédure qui consiste à remplacer une articulation de l’épaule par une articulation artificielle.
Cette prothèse peut contribuer à restaurer la mobilité et à réduire la douleur, permettant ainsi au patient de retrouver l’usage de son épaule.
La mise en œuvre est simple, mais certains risques inhérents doivent être pris en compte avant d’entreprendre cette opération.
Dans cet article, nous aborderons ce qu’implique une prothèse d’épaule, ses indications, son déroulement et les risques éventuels qui y sont associés.
Anatomie de l’épaule
L’épaule comprend trois articulations : l’articulation acromio-claviculaire, l’articulation gléno-humérale et l’articulation scapulothoracique.

- L’articulation acromio-claviculaire, ou articulation AC, qui est formée entre l’acromion de l’omoplate et l’extrémité externe de la clavicule, est stabilisée par une capsule fibreuse qui l’entoure.
- L’articulation gléno-humérale est une articulation synoviale à rotule qui permet des mouvements dans de multiples directions telles que :
- La rotation supérieure-inférieure ;
- La rotation médio-latérale ;
- La flexion-extension ;
- Et l’abduction-adduction.
Il s’agit d’une articulation entre une surface articulaire de la tête de l’humérus avec une fosse correspondante placée sur la cavité glénoïde.
- Enfin, il existe un lien plan entre les deux, appelé articulation scapulothoracique, qui peut être décrit comme une combinaison de mouvements de glissement et de roulement.
Ensemble, ces trois éléments constituent une composition complexe qui permet à l’épaule d’effectuer un large éventail de mouvements.
Prothèse d’épaule : qu’est-ce que c’est ?
La prothèse d’épaule est un dispositif médical utilisé pour remplacer une articulation de l’épaule endommagée par une blessure ou par des pathologies orthopédiques. Les prothèses d’épaule sont généralement construites à partir de matériaux artificiels qui peuvent imiter les fonctions d’une articulation d’épaule saine, comme :
- Fournir un soutien pendant les activités quotidiennes ;
- Permettre la rotation de l’articulation ;
- Et réduire la douleur.

Ces prothèses sont généralement reliées aux structures squelettiques de la clavicule, de l’humérus et de l’omoplate par des vis ou des broches en titane ou en acier inoxydable.
Des caractéristiques supplémentaires peuvent être intégrées à la prothèse en fonction des besoins du patient et du type de blessure ou d’affection :
Par exemple, certains implants possèdent des composants qui leur permettent de se déplacer comme une épaule naturelle, en imitant l’abduction (lever le bras loin du corps) et l’adduction (rapprocher le bras du corps).
Il est important de noter que ces prothèses ne se limitent pas à la partie supérieure du bras : des dispositifs similaires peuvent également remplacer les hanches, les genoux, les coudes et les poignets.
Indications pour une prothèse d’épaule
L’indication la plus courante pour une prothèse d’épaule est l’arthrose de l’épaule, mais il existe également d’autres indications. Il s’agit notamment de :

Fractures
Pour les fractures trop graves ou trop complexes pour être réparées par des méthodes non opératoires, une prothèse d’épaule est nécessaire.
La chirurgie de prothèse d’épaule utilise des implants pour remplacer les os endommagés dans l’articulation de l’épaule afin de stabiliser et de restaurer l’amplitude des mouvements du patient.
Les facteurs qui indiquent si une prothèse d’épaule est nécessaire sont :
- Le déplacement de la fracture au-delà de deux centimètres ;
- La comminution de la fracture (c’est-à-dire que l’os se fragmente en plus de trois morceaux) ;
- Et les dommages causés aux muscles de la coiffe des rotateurs.
Polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde de l’épaule est une affection débilitante qui perturbe les activités quotidiennes normales et peut altérer considérablement la qualité de vie d’une personne.
Les indications d’une prothèse d’épaule chez ces patients sont les suivantes :
- Douleur intense ;
- Faiblesse ;
- Perte d’amplitude de mouvement ;
- Subluxation ou instabilité de l’épaule ;
- Inflammation persistante ;
- Et mauvaise réponse aux médicaments.
Si un patient est confronté à l’un de ces symptômes et qu’il a été diagnostiqué comme souffrant de polyarthrite rhumatoïde, une prothèse d’épaule peut s’avérer la solution la plus efficace pour rétablir la fonction de l’articulation de l’épaule.
Nécrose avasculaire
La nécrose avasculaire de l’épaule est une affection dans laquelle l’os et le cartilage de l’articulation sont détruits en raison d’une diminution de l’apport sanguin.
La chirurgie de prothèse d’épaule peut être envisagée chez les patients diagnostiqués avec une nécrose avasculaire lorsque la douleur devient importante ou que les activités de vie sont sévèrement limitées. Les autres indications sont
- L’instabilité ;
- La déformation ;
- La subluxation ou la luxation de l’articulation ;
- Ou l’échec d’un traitement conservateur tel que la thérapie physique, les médicaments anti-inflammatoires et les injections intra-articulaires.
Arthrose post-traumatique
L’arthrose post-traumatique est une affection caractérisée par une douleur articulaire régulièrement suivie d’un gonflement et d’une raideur. Les symptômes qui indiquent qu’une personne peut bénéficier d’une prothèse d’épaule comprennent :
- La douleur dans l’articulation de l’épaule ;
- La perte de l’amplitude des mouvements de l’épaule ;
- L’affaiblissement de la force musculaire de l’épaule en raison du sacrifice causé par la destruction de l’articulation ;
- Et la destruction ou l’instabilité de l’articulation à la suite d’un traumatisme subi.
Il convient de noter qu’une prothèse d’épaule peut être prescrite à un patient lorsqu’il a atteint un stade terminal de la maladie et que ses symptômes ne s’améliorent pas malgré les traitements conservateurs.
Dysplasie congénitale de l’épaule
La dysplasie congénitale de l’épaule est une affection peu fréquente qui peut entraîner une limitation de la fonction et de l’amplitude des mouvements de l’épaule.
Dans les cas où le traitement non opératoire tel que la thérapie physique échoue, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Une prothèse d’épaule est indiquée pour un patient atteint de dysplasie congénitale de l’épaule :
- Si les muscles de la coiffe des rotateurs présentent une participation spastique significative ou ne sont pas utilisables ;
- Ou si des changements irréversibles substantiels se sont produits au niveau de la tête humérale, entraînant une anatomie anormale et compromettant le mouvement de l’épaule.
Une prothèse d’épaule peut également être indiqué en cas de :
- Ostéonécrose de la tête de l’humérus avec formation d’un défaut prononcé ;
- Fractures de l’humérus, y compris celles qui ne sont pas correctement consolidées ;
- Fracture de l’omoplate avec endommagement de la cavité articulaire ;
- Processus dystrophiques dégénératifs ;
- Arthrose généralisée à l’articulation de l’épaule.
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Comment se déroule l’opération d’une prothèse d’épaule ?
L’opération de prothèse d’épaule peut être réalisée de différentes manières, le chirurgien discutant au préalable avec le patient du type d’opération et du résultat escompté.
Il prendra en considération plusieurs éléments comme l’âge du patient, sa santé générale, le risque de complication, les limitations fonctionnelles, le pronostic, etc.

Il faut d’abord déterminer s’il s’agit d’une prothèse totale, c’est-à-dire d’un remplacement de la tête de l’humérus et de la glène, ou d’une prothèse partielle, c’est-à-dire d’un remplacement de la tête de l’humérus uniquement.
Dans tous les cas, le chirurgien pratique une incision sur la face antérieure de l’épaule, entre le muscle deltoïde et le grand pectoral (pectoralis major), et retire les parties osseuses usées (humérus et/ou acromion) pour les remplacer par des pièces métalliques.
Prothèse totale
L’opération consiste à remplacer le composant articulaire endommagé par une prothèse composée d’une sphère métallique fixée à une tige insérée au niveau de l’humérus, soit par verrouillage (press-fit), soit avec du ciment, et d’un composant en plastique fixé au niveau du scapulaire.
Hémiarthroplastie
Lorsque seule la tête de l’humérus est remplacée, on parle d’hémiarthroplastie : on utilise une prothèse similaire à celle utilisée pour l’opération totale, composée d’une sphère métallique et d’une tige.
Prothèse d’épaule inversée
Ce type d’opération est indiqué chez les patients souffrant d’arthrose et de rupture de la coiffe des rotateurs. Dans ces cas, la prothèse anatomique normale ne pourrait pas fonctionner, car les muscles moteurs de la prothèse feraient défaut.
C’est pourquoi on implante une prothèse d’épaule dite inversée, dans laquelle la forme des composants de la prothèse est inversée : la sphère est placée sur l’omoplate (glène) et la partie concave sur la tête de l’humérus, exactement à l’inverse de la prothèse totale.
L’intervention dure environ deux heures et se déroule sous anesthésie générale ou locale.
Pour tout savoir sur la prothèse d’épaule inversée, consultez l’article suivant.
Prothèse d’épaule : Risques et complications
Les prothèses d’épaule sont une option viable et de plus en plus populaire pour les personnes qui cherchent à soulager leurs douleurs à l’épaule, mais comme pour toute intervention chirurgicale, il existe des facteurs de risque à prendre en compte avant de subir l’opération.

Des complications liées aux opérations de l’épaule, telles que :
- Une infection ou une défaillance de l’implant, peuvent survenir et nécessiter des soins médicaux supplémentaires ;
- Un mouvement trop important de l’articulation peut entraîner un relâchement des composants, nécessitant une chirurgie de révision pour les remplacer ;
- Des lésions nerveuses sont également possibles aux endroits où les implants sont placés, ce qui peut entraîner des déficits moteurs tels qu’une faiblesse ou une paralysie.
- Enfin, les opérations de remplacement de l’épaule peuvent rendre les patients instables en raison d’un mauvais ancrage des incisions ou d’un placement incorrect des pièces prothétiques, ce qui accroît le risque de luxation et de blessure.
Dans l’ensemble, il est important d’être conscient de tous les risques potentiels et d’en discuter avec un médecin qualifié avant de subir une opération de prothèse d’épaule.
Cicatrice et prothèse d’épaule
Plusieurs patients se posent des questions sur la cicatrice suite à une opération de prothèse d’épaule.
Comme la prothèse d’épaule constitue une intervention chirurgicale assez invasive, La cicatrice est inévitable. Elle peut varier en taille et en apparence en fonction de la technique chirurgicale utilisée.
Évidemment, la plupart des chirurgiens essaient de minimiser la taille de la cicatrice et de la placer dans des zones moins visibles.
En terme de complications reliées à la cicatrice, voici quelques risques potentiels après une chirurgie de prothèse d’épaule :
- Infection
- Cicatrice chéloïde
- Cicatrice hypertrophique
- Sensibilité de la cicatrice
Pour minimiser les complications associées à la cicatrice après une chirurgie de prothèse d’épaule et favoriser une guérison optimale, voici quelques conseils :
- Suivez les instructions postopératoires : Respectez les instructions données par votre chirurgien en ce qui concerne les soins de la cicatrice.
- Gardez la cicatrice propre et sèche
- Évitez les traumatismes, frottements, vêtements compressifs, etc.
- Maintenez votre peau hydratée
- Protégez la cicatrice du soleil
- Lorsque permis, faites des massages de votre cicatrice (avec crème à base de vitamine E)
Pour une prise en charge adaptée et optimale de votre cicatrice, n’hésitez pas à demander l’aide de votre chirurgien ou un dermatologue.
Par exemple, ils pourraient vous conseiller sur des options supplémentaires pour traiter la cicatrice, telles que des pansements spéciaux, des crèmes cicatrisantes spécifiques ou des procédures esthétiques non invasives.
En somme, il est important de noter que chaque personne guérit différemment, et que les cicatrices peuvent varier en apparence et en évolution. Soyez patient et suivez les conseils de vos professionnels de santé pour favoriser une guérison optimale de votre cicatrice.
Prothèse d’épaule : Quelle durée de vie ?
En général, les prothèses d’épaule modernes sont conçues pour durer entre 10 et 20 ans, surtout lorsqu’il y a absence de complications. D’ailleurs, il est à noter que les prothèses d’épaule de nouvelle génération sont plus performantes que les anciennes.
Cependant, il est important de noter que la durée de vie réelle peut varier d’un individu à l’autre en fonction de plusieurs facteurs tels que :
- type et qualité de la prothèse
- âge et état de santé du patient
- respect des consignes médicales et contre-indications
- niveau d’activité physique
- type de métier
- etc.
Un suivi régulier avec son médecin traitant et un respect des consignes reliées à la prothèse permet de maximiser sa durée de vie.
Le chirurgien orthopédiste est essentiel pour évaluer l’état de la prothèse d’épaule au fil du temps. Des radiographies et des examens cliniques peuvent être effectués pour détecter tout signe d’usure, de défaillance ou de complications éventuelles.
Si des symptômes inhabituels (comme une instabilité ou des bruits étranges) apparaissent, il est important de consulter rapidement.
Dans certains cas extrêmes, une révision ou un remplacement de la prothèse peuvent être nécessaires pour remédier à la situation.
Ressources
Prothèse d’épaule : Quels sont les prix ?
Références
https://www.chuv.ch/fileadmin/sites/otr/documents/otr-brochure-intervention_protheses_epaule.pdf