La maladie de Sudeck connue sous le nom de syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est une affection qui provoque des douleurs en plus d’autres symptômes. Les scientifiques pensent que le fonctionnement anormal des nerfs provoque une réaction excessive aux signaux de douleur que le système nerveux ne peut pas arrêter. Grand plan sur la maladie de Sudeck dans cet article.
Zoom sur le SDRC ou syndrome douloureux régional complexe
Définition
La maladie du Sudeck est un syndrome douloureux régional chronique. Elle est responsable de douleur, gonflement, troubles vasomoteurs et limitation de la mobilité articulaires.

La maladie affecte généralement vos extrémités (le bras, la main, la jambe et le pied), mais peut aussi affecter n’importe quelle articulation du corps.
La plupart des cas de SDRC commencent après une blessure aux tissus mous (comme une entorse), une fracture ou une intervention chirurgicale. La douleur peut être intense et bien supérieure à ce à quoi on pourrait s’attendre lors de la récupération d’une blessure, d’une fracture ou d’une intervention chirurgicale.
La maladie n’est pas largement connue par de nombreux médecins et n’est pas bien comprise, il est donc souvent mal diagnostiqué. De nombreux patients reçoivent les mauvais traitements ou aucun traitement du tout.
Les causes de la maladie de Sudeck
Jusqu’à aujourd’hui, le mécanisme de développement de la maladie de Sudeck demeure mal compris. Tout ce que nous savons c’est qu’elle survient en particulier après un traumatisme, une intervention chirurgicale ou une attaque cérébrale.

Les scientifiques pensent toutefois que l’apparition du syndrome pourrait être due à une combinaison de facteurs qui produisent des symptômes similaires. Selon eux, c’est le résultat d’une inflammation générale, d’une inflammation des nerfs et peut-être même de l’hypersensibilité du système nerveux qui provoque des changements dans la perception de la douleur.
Quels sont les symptômes de la maladie de Sudeck ?
Les signes et symptômes du SDRC comprennent :

- une douleur continue qui s’aggrave avec le temps ;
- une douleur disproportionnée par rapport à la gravité de la blessure ;
- une sensibilité extrême à la douleur : un contact très léger sur la peau produit une douleur intense ;
- une douleur qui s’étend : une douleur qui provient d’une blessure à un doigt se propage à l’ensemble du bras ;
- une douleur brûlante ou une sensation de compression du membre affecté ;
- un gonflement de la main qui peut aller et venir ou rester constant ;
- une transpiration abondante ;
- une diminution de l’amplitude des mouvements ou même une perte de fonction ;
- des tremblements ;
- une raideur articulaire du membre ;
- une difficulté à exercer une pression sur le membre ou l’articulation touchée ;
- des changements de la température de la peau : la peau au niveau de la zone affectée est plus chaude ou plus froide que les autres parties du corps ;
- des changements dans la couleur de la peau, apparaissant comme tachetée, pâle, violette ou rouge ;
- des modifications de la texture de la peau, devenant brillante et mince ou excessivement moite ;
- des changements dans la croissance des ongles.
Comment diagnostique-t-on le syndrome douloureux régional complexe ?
Le médecin recherchera des symptômes, tels que :
- Un changement dans l’apparence, la température et la texture de la peau dans la zone touchée.
- Une douleur plus élevée que prévu à la suite d’une blessure.
- Toute autre maladie ou condition qui pourrait causer la douleur, les changements de la peau et les autres symptômes associés à la SDRC.
Lors du diagnostic, le médecin se focalise sur 3 éléments : l’examen de la main décrite, la radiographie et la scintigraphie.

La scintigraphie osseuse peut être utile, comme elle confirme précocement le diagnostic. L’examen consiste à injecter un produit radioactif (contenant du technétium), dans la veine du bras. En présence de syndromes de Sudeck, on constate la fixation du produit sur les os de la main.
Comment traiter la maladie de Sudeck ?
Le traitement du syndrome repose généralement sur les médicaments et la rééducation.
L’objectif est de :
- diminuer la douleur et les autres symptômes ;
- restaurer la fonction du membre affecté ;
- améliorer la qualité de vie du patient.
Les médicaments
Différents types de médicaments peuvent être utilisés pour traiter la maladie de Sudeck.

Pour calmer la douleur, le médecin prescrit des antalgiques du type panadol ou dafalgan, et des médicaments contre les douleurs neuropathiques, dont la gabapentine. Il utilise aussi des anti-inflammatoires pour réduire l’état inflammatoire.
Pour les médicaments dits « ciblés », on peut citer :
- les corticoïdes, notamment la cortisone ;
- les bisphosphonates en injection ;
- les antidépresseurs ;
- la calcitonine : son utilisation est controversée et ne doit pas dépasser 4 semaines d’après les professionnels de santé.
La kinésithérapie et l’ergothérapie
Le kinésithérapeute peut aider à améliorer le flux sanguin vers le membre affecté. Par le biais de divers exercices, il travaille aussi la flexibilité, la force et le tonus musculaire de main pour que celle-ci puisse facilement recouvrir toutes ses fonctions.

En association avec la kinésithérapie, l’ergothérapie contribue à soulager la douleur et à réduire le gonflement de la main. En même temps, elle aide aussi à la remobilisation articulaire. Bain de contraste chaud et froid, pressothérapie, bain de paraffine, massage, orthèses de repos et orthèse dynamiques… nombreuses sont les techniques pouvant être employées par l’ergothérapeute.
Thérapie par le miroir
La thérapie miroir possède aussi une certaine efficacité dans le traitement de la maladie de Sudeck.
Cette technique utilise un miroir pour inciter le cerveau à percevoir sans douleur les mouvements du membre affecté. Regarder le reflet du mouvement du membre non affecté dans un miroir trompe le cerveau en lui faisant croire que le patient possède deux membres normaux.
Qu’en est-il du pronostic ?
L’expérience de chaque personne avec la maladie de Sudeck est différente. Chez certaines personnes, les symptômes disparaissent, restent les mêmes ou diminuent. Dans d’autres, le SDRC s’aggravera et se propagera même à d’autres parties du corps. Le résultat de chaque personne est difficile à prévoir.
En raison de la complexité de cette affection et du fait qu’elle est souvent mal diagnostiquée, recherchez ou demandez au médecin de vous orienter vers un spécialiste ou un centre spécialisé dans la douleur connaissant le SDRC si :
- vous pensez avoir des symptômes de SDRC ;
- vous pensez que vos symptômes s’aggravent ;
- votre état n’a pas répondu aux autres méthodes de traitement.
Plus tôt le SDRC est diagnostiqué et le traitement est commencé, meilleures sont les chances pour que les symptômes répondent au traitement et ne s’aggravent pas et que vos symptômes.
Références