Une fracture de la main est une cassure de l’un des os de la main. Il peut s’agir d’un os se situant au niveau des doigts (phalange) ou le long de la paume (métacarpe).
Les causes sont le plus souvent traumatiques, que ce soit au sein d’une pratique sportive, ou encore par écrasement, torsion ou contact direct.
La plupart des fractures guérissent convenablement, bien que le pronostic dépende notamment du type de fracture ainsi que des conditions associées de la personne atteinte.
Cet article fait le point sur les différents types de fractures de la main, leurs causes, symptômes, et les diverses modalités de traitements conservateurs ou chirurgicaux permettant un retour à la vie normale.
Définition et anatomie
Débutons par une leçon simplifiée pour vous permettre de comprendre les fractures de la main.
Situés en dessous du poignet, les os de votre main sont au nombre de 19 et comprennent :

Les phalanges
Ce sont les petits os qui forment le pouce et les doigts. Il y a deux phalanges au niveau du pouce (appelées phalanges proximale et distale), et trois dans chacun des doigts (phalanges proximale, moyenne et distale).
Les métacarpes
Il s’agit des cinq os situés formant la paume de la main. Ils ont une forme longilignes et fines, et s’attachent distalement avec la phalange proximale de chaque doigt.
Les fractures de la main les plus courantes sont les fractures au niveau des métacarpes. Elles touchent surtout les hommes âgés de 10 à 30 ans, et concernent la base du métacarpe.
Plus précisément, la plus fréquente est la fracture du cinquième métacarpe, cet os situé au niveau de la paume, juste en dessous de l’auriculaire. Cette fracture est communément appelée « fracture du boxeur ».
Causes
Les causes possibles de fracture de la main sont :
- Impact direct (La fracture du boxeur est généralement causée par coup de poing lorsque la main est fermée)
- Choc contre un objet dur
- Écrasement
- Force de torsion en mise en charge
- Accident de voiture
Symptômes
Outre la douleur significative, les signes et les symptômes d’une fracture de la main peuvent inclure :
- Un gonflement après le trauma
- Une ecchymose
- Une déformation de la main
- Une incapacité de bouger les doigts
- Un doigt raccourci
- Un chevauchement des doigts lorsqu’on serre le poing
Diagnostic
Il est crucial de consulter un médecin au plus vite suite à un traumatisme impliquant la main, encore plus si les symptômes ne se dissipent pas assez rapidement.
Lors de la consultation initiale, le médecin cherchera à comprendre le mécanisme de blessure, et posera des questions sur vos symptômes, votre historique médical, vos antécédents et vos conditions associées.
Il examinera ensuite la main en quête de signes concordants avec une potentielle fracture. Ceci inclut :
- Une sensibilité accrue, notamment au site potentiel de fracture
- Des signes indiquant une possible lésion osseuse (œdème, changements trophiques, déformations, chevauchement, etc.)
- Une amplitude de mouvement réduire
- Une incapacité d’agripper des objets (force de préhension réduite)
- Une instabilité articulaire
- Des paresthésies indicatifs d’une possible atteinte nerveuse ou vasculaire
Imagerie médicale (radio et autres)
Pour clarifier le diagnostic, des radiographies seront prescrites afin d’émettre un diagnostic définitif.
Les radiographies fournissent de l’information sur l’intégrité des os, et sont généralement suffisantes de déceler une fracture de la main. Dans certains cas, une imagerie par résonance magnétique (IRM), une échographie ou un scanner seront indiqués pour apporter des clarifications supplémentaires.
En effet, il peut arriver que la fracture de la main soit associée à une atteinte des tissus mous près de l’os. Ceci peut inclure :
- Lacération tendineuse
- Atteinte nerveuse ou vasculaire
Traitement
Le traitement dépendra du type de fracture, ainsi que de la condition du patient.
Traitement non chirurgical
Évidemment, l’objectif premier sera de traiter la fracture de manière conservatrice. Si la fracture de la main ne provoque aucun déplacement osseux (ou un déplacement minime des os), ceux-ci pourront être remis en place par le médecin sans avoir recours à l’opération. On appelle ça une réduction fermée.
Un plâtre, une attelle ou une orthèse peuvent ensuite être mis en place pour maintenir un alignement convenable des os pendant la guérison. Le plâtre peut s’étendre du bout des doigts, et inclure parfois le coude pour immobiliser complètement la région et optimiser la récupération.
Le plus souvent, le médecin demandera des radiographies de contrôle après 1-2 semaines pour s’assurer que la consolidation osseuse suit son cours, et que la main guérit dans des conditions optimales.
En tout, la main sera immobilisée entre 3 et 6 semaines en fonction de la nature de la fracture. Il arrive même que certains plâtre ou attelle soit amovible, et permettent une certaine liberté de mouvement.
Une fois la période d’immobilisation terminée, il est fréquent d’être référé vers un thérapeute de la main (comme un kinésithérapeute ou un ergothérapeute).
Les modalités utilisées en thérapie permettront une réduction de la douleur, un amélioration de la mobilité et de la force, ainsi qu’un retour aux activités professionnelles et sportives.
Ils incluent entre autres :
- Bains contraste, chaleur et glace
- Électrothérapie
- Massage et mobilisations
- Exercices thérapeutiques
Il est important de mentionner que la région cervicale, de l’épaule et du coude (lorsque celui-ci n’est pas immobilisé) devraient idéalement être travaillés pendant que le plâtre est posé.
Ceci permettra d’éviter les cervicalgies, douleurs musculaires, raideurs à l’épaule, et facilitera la rééducation une fois le plâtre retiré.
Traitement chirurgical (opération)
Certaines fractures de la main ne peuvent être traitées de manière conservatrice, et nécessitent une intervention chirurgicale.
Par exemple, les fractures ouvertes (où des morceaux d’os ont traversé la peau) doivent obligatoirement bénéficier d’une intervention chirurgicale pour réaligner et stabiliser les fragments de la fracture.
Pour ce faire, le chirurgien pratiquera une incision et utilisera des plaques, vis ou autre matériel chirurgical (broches, agrafes, etc.) visant à repositionner les fragments d’os dans leur alignement normal.
Pour les chirurgies plus complexes (comme la fracture communitive), on peut recourir à des fixateurs externes ou une arthroplastie. Si on observe une arthrose importante de l’articulation métacarpo-phalangienne, une arthrodèse (fusion chirurgicale de l’articulation) peut s’avérer nécessaire.
Le plus souvent, une période d’immobilisation plâtrée sera nécessaire après l’opération. Cette période est cruciale, car un déplacement osseux peut engendrer une perte de fonction de la main.
Comme pour les traitements conservateurs, la reprise progressive d’exercices doux débutera lorsqu’on aura le feu vert du chirurgien. Un kinésithérapeute est utile pour guider la rééducation post-chirurgicale.
Complications
Bien que rares, les complications demeurent possibles après une fracture de la main. C’est est d’autant plus vrai lorsque la fracture est complexe (comme une fracture ouverte ou communitive).
La complication la plus fréquente est la raideur du poignet, de la main ou des doigts. Celle-ci peut survenir lorsque la main est immobilisée de manière prolongée, ou entre suite à une chirurgie.
En présence de raideur persistante (malgré une fracture guérie et un traitement bien guidé incluant des exercices et de la thérapie manuelle), l’équipe médicale peut décider de recourir à des interventions plus drastiques pour retrouver la fonction.
En effet, certaines chirurgies sont recommandées pour réduire les raideurs chroniques et contractures, comme :
- Retrait du matériel chirugical : Si on pense que les plaques, vis ou autre participent à la réduction de mobilité.
- Ténolyse : Si on pense que des adhérences formées sur un tendon provoque de la raideur.
- Libération des adhérences par voie chirurgicale (ligaments, capsule articulaire, etc.)