La fracture de l’hamatum est une rare affection osseuse des os du carpe pouvant également être associée à une fracture du 4e ou 5e métacarpien.
Le diagnostic est généralement posé à l’aide de radiographies du poignet, mais peut nécessiter un scanner pour confirmation.
Le traitement est généralement conservateur, mais certains cas (comme les fractures déplacées) requièrent une intervention chirugicale.
Cet article vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la fracture de l’hamatum, depuis les causes jusqu’aux tests diagnostics en passant par les symptômes et les traitements disponibles.
Définition, anatomie et statistiques intéressantes
Également appelé os crochu, le hamatum est un os du carpe de forme triangulaire.
Pour info, le poignet est formé par les deux os de l’avant-bras – le radius et l’ulna (anciennement appelé cubitus)- et huit petits os nommés « os du carpe ». Ces derniers sont disposés en deux rangées à la base de la main, chaque rangée étant composée de 4 os.

Le hamatum fait partie de la deuxième rangée, et se situe au niveau de la partie ulnaire du carpe (entre le pisiforme et le cuboïde). Il s’articule avec les 4e et 5e métacarpien, ainsi qu’avec le capitatum et le triquétrum.
L’os hamatum présente une forme caractéristique en crochets, d’où son nom. Il a une base, un corps et un crochet (appelé hamalus de l’hamatum). Ce crochet s’étend vers l’avant et sert de point d’attache pour plusieurs ligaments et tendons importants de la main.
Cet os joue un rôle essentiel dans le mouvement du poignet et de la main. Il participe aux mouvements de flexion, d’extension, d’adduction (rapprochement) et d’abduction (écartement) du poignet. Il est également impliqué dans la préhension et la manipulation d’objets.
Une fracture de cet os du carpe est possible, bien qu’elle survienne dans moins de 2 % des cas (la plus fréquente étant la fracture du scaphoïde).
Causes
Comment survient la fracture de l’hamatum ?
Typiquement, le mécanisme de blessure implique un impact direct contre une surface dure avec un poing fermé (souvent, après une chute ou un coup de poing).
Dans 15 % des cas, cette fracture sera associée à une fracture ou dislocation des 4e et/ou 5e métacarpien de la main. Le hamalus du hamatum peut également être le siège de fracture suite à la chute.
Selon la classification de Milch, la fracture se classifie ainsi :
- Type 1 : Fracture de l’hamalus du hamatum
- Type 2 : Fracture du corps de l’hamatum
Symptômes
Comme toute fracture d’un des os du carpe, la fracture de l’hamatum s’accompagnera de douleur qui persistera suite au traumatisme initial. Celle-ci va varier en fonction de la gravité de la fracture, et de son emplacement précis.
De manière générale, la douleur est accentuée à la pression de la région, ou encore lors d’efforts de préhension (prendre des objets). Il n’est pas rare d’avoir des douleurs nocturnes.
Considérant sa position anatomique, la douleur se situera principalement au niveau ulnaire, et pourra irradier vers les 4e et 5e doigts ou au poignet.
Outre la douleur, voici une liste de symptômes courants associés à une fracture de l’hamatum :
- Oedème : Une enflure ou un œdème autour de la région du poignet touchée peut survenir suite à la fracture.
- Ecchymoses : Des ecchymoses ou des bleus peuvent apparaître sur la peau du poignet et de la main affectée.
- Difficulté à bouger le poignet : Une fracture de l’hamatum peut entraîner une limitation des mouvements du poignet, en particulier la flexion et l’extension.
- Sensibilité à la pression : La région autour de l’hamatum peut être sensible au toucher ou à la pression.
- Déformation : Dans les cas de fractures sévères, une déformation ou une saillie osseuse peut être visible ou palpable.
- Engourdissement ou faiblesse : Dans certains cas, une fracture de l’hamatum peut comprimer les structures nerveuses avoisinantes, entraînant un engourdissement ou une faiblesse dans la main.
Diagnostic
Suite à la blessure, l’objectif du médecin sera de clarifier le diagnostic. Lors de la consultation, il débutera par un interrogatoire médical où il posera des questions sur le contexte de l’accident, ainsi que les symptômes ressentis.
Il réalisera ensuite examen clinique en quête des signes et symptômes mentionnés précédemment. Plus précisément, il évaluera le poignet et la main pour évaluer la douleur, le gonflement, la sensibilité, la mobilité et la stabilité de l’articulation.
Des tests d’imagerie médicale sont également prescrits pour poser un diagnostic définitif, et identifier la localisation exacte du trait de fracture.
Une radiographie est souvent utilisée d’emblée. Bien qu’on puisse utiliser des radiographies de face ou de profil, la vue oblique permet de poser le meilleur diagnostic.
Outre la radiographie, on utilise parfois le scanner pour mieux délimiter la fracture de l’hamatum, et obtenir de l’information sur les structures osseuses environnantes.
L’IRM peut être utilisée pour évaluer les tissus mous, les ligaments et les structures nerveuses avoisinantes, ce qui peut être utile en cas de suspicion de lésions associées à la fracture.
Dans certains rares cas (par exemple, si une lésion intra-articulaire est suspectée) une arthroscopie peut être effectuée pour visualiser directement l’intérieur de l’articulation et évaluer l’étendue des dommages. Il s’agit d’une intervention invasive.
En fonction des résultats des examens cliniques et radiologiques, le médecin établira un diagnostic précis de la fracture de l’hamatum, et décidera du traitement approprié en fonction des symptômes et des besoins du patient.
Traitement
Le traitement inclut l’approche conservatrice, et la chirurgie dans certains cas précis.
Lorsque la fracture est située au niveau extra-articulaire et n’est pas déplacée, on préconise un traitement conservateur. Plus précisément, on opte pour une immobilisation par plâtre ou attelle.
L’immobilisation aide à protéger l’os pendant la guérison et à prévenir les mouvements qui pourraient aggraver la fracture. Le patient est encouragé à ne pas solliciter l’os blessé pendant la période de guérison.
En cas de déplacer léger de l’hamatum, une réduction fermée peut être effectuée pour remettre en place les fragments d’os. Il s’agit d’une intervention non invasive, bien qu’elle puisse être réalisée sous anesthésie locale ou générale. Ceci permettra au médecin de réaligner délicatement les fragments d’os sans avoir recours à une chirurgie.
Si la fracture de l’hamatum est complexe (comme une fracture intra-articulaire), déplacée ou instable, le médecin spécialiste pourrait opter pour une intervention chirurgicale. Une réduction ouverte avec fixation interne (ROFI) utilise des plaques et vis pour stabiliser la région et permettre une guérison adéquate.
Après l’opération, le poignet sera immobilisé pendant une période allant de 6 à 8 semaines.
Rééducation suite à une fracture de l’hamatum
Quel que soit le type de traitement, une rééducation appropriée est essentielle pour retrouver la force, la mobilité et la fonction de la main et du poignet après la guérison de la fracture.
Plusieurs modalités permettront au patient de reprendre ses activités quotidiennes et professionnelles sans douleur. On pense notamment à :
- modalités antalgiques (électrothérapie, chaleur, glace, bains contrastes, etc.)
- thérapie manuelle (massage, mobilisations)
- exercices thérapeutiques (mobilité, flexibilité, renforcement, préhension)
- exercices fonctionnels
- conseils pour la reprise du travail ou du sport
Les séances de rééducation sont adaptés aux besoins individuels du patient et sont généralement supervisés par un kinésithérapeute (physiothérapeute) pour assurer une récupération optimale.
Complications
Les complications sont possibles après une fracture de l’hamatum, ou encore après la chirurgie. Parmi les complications les plus documentées, on note :
Suite à une fracture de l’hamatum, plusieurs complications peuvent survenir, en particulier si la fracture n’est pas traitée adéquatement ou si des complications liées à la guérison surviennent. Voici quelques-unes des complications possibles :
- Mal-union : Dans certains cas, l’os ne se soude pas correctement, ce qui peut entraîner une mal-union. Si les fragments d’os ne se rejoignent pas, on parle alors de non-union.
- Retard de consolidation : La consolidation de la fracture peut prendre plus de temps que prévu, ce qui peut retarder la récupération complète.
- Raideur articulaire : Après une fracture de l’hamatum, il peut y avoir une raideur articulaire, en particulier si l’immobilisation prolongée est nécessaire pour la guérison. Cela peut mener à une douleur chronique
- Syndrome du canal carpien : Les fractures de l’hamatum peuvent augmenter le risque de développer un syndrome du canal carpien en raison de l’enflure et de la pression exercée sur les structures nerveuses du poignet, en particulier le nerf médian.
- Lésions nerveuses : Outre l’atteinte du nerf médian, d’autres lésions nerveuses peuvent survenir suite à la fracture, entraînant des engourdissements, des picotements ou des faiblesses dans la main.
- Infection : Bien que rare, une infection peut survenir au site de la fracture, nécessitant une prise en charge médicale appropriée.
- Instabilité articulaire : Une fracture de l’hamatum peut entraîner une instabilité articulaire, ce qui peut affecter la fonction de la main et du poignet.
En cas de doute ou de symptômes persistants après une fracture de l’hamatum, il est recommandé de consulter son spécialiste pour une évaluation approfondie et un suivi approprié.