La fracture du boxeur est une affection du 5e os du métacarpe, consécutive à un coup de poing. C’est d’ailleurs pourquoi les professionnels de santé lui ont attribué ce nom.
En plus d’être douloureuse, la blessure empêche les mouvements indispensables de la main comme la préhension d’objet. Elle provoque aussi l’enlaidissement du doigt au fil du temps ce qui finit par déformer la main.
Le traitement de la fracture du boxeur se distingue en deux : le traitement orthopédique et le traitement chirurgical. Le choix dépend de chaque situation.
Dans cet article, nous allons parler de tout ce qu’il faut savoir sur la fracture du boxeur.
La fracture du boxeur : c’est quoi ?
Quelques petites notions d’anatomie pour commencer
Avant d’en venir à la fracture du boxeur, nous avons besoin de comprendre quelques petites notions d’anatomie de la main.

La main est composée de 27 os.
- La carpe : elle est constituée de 4 os disposés en deux rangées et qui font partie de l’articulation du poignet avec le radius et le cubitus.
- Le métacarpe : c’est le squelette de la main. Elle est formée par 5 os longs que l’on appelle les métatarses. Ces derniers s’articulent en arrière avec les os du carpe et à l’avant avec les phalanges.
- Les phalanges : ce sont les os qui composent les doigts. Elles sont au nombre de 14.
Les articulations du métacarpe jouent un rôle majeur dans les mouvements de la main. Elles interviennent dans les mouvements de flexion et d’extension des doigts. Elles permettent également les mouvements d’adduction et d’abduction du pouce.
Définition de la fracture du boxeur
La fracture du boxeur est un terme générique que les professionnels de santé emploient souvent pour désigner une fracture au niveau du 5e métacarpien. C’est cette dernière qui s’articule à l’avant avec l’auriculaire.

Comme il s’agit de fracture, la blessure implique donc une cassure des os, avec parfois un déplacement des fragments osseux.
Quant à l’atteinte, elle peut se trouver au niveau de la tête du 5e métacarpien, dans le corps de l’os (la diaphyse) ou encore à sa base.
Voici un article qui traite les fractures des métacarpiens.
Quels sont les symptômes de la fracture du boxeur ?
Les principaux symptômes de la fracture du boxeur comprennent la douleur et le gonflement. Le dos de la main se déforme et parfois, les doigts divergent ou se croisent. En ce sens, il est clair que faire bouger les doigts devient difficile pour le patient.
La fracture du 5è métacarpien peut être un motif valable pour cesser les activités professionnelles.
Quelles sont les causes de l’affection ?
La fracture des métacarpiens fait partie des blessures fréquentes de la main. Le plus souvent, elle résulte d’un coup de poing contre une surface dure ou un adversaire.
Par ailleurs, l’affection peut aussi survenir à la suite d’une chute sur la main avec le poing fermé.

Comment se déroule le diagnostic de la fracture du boxeur ?
Le diagnostic de la fracture du boxeur passe toujours par un examen du patient, puis des examens d’imagerie.
L’examen clinique
L’examen clinique est une approche qui permet au médecin d’évaluer les symptômes du patient, de connaître les causes et d’identifier la nature de la blessure.
Le médecin observe la blessure
La consultation débute par une inspection de la main dans le but de rechercher d’éventuelle tuméfaction, hématome ou ecchymose. Ces dernières témoignent de l’existence d’une fracture.
Pour déterminer le trajet du trait de fracture, le médecin observe l’alignement des têtes des métacarpiens. Cela se fait en fermant les deux poings et en comparant la symétrie des têtes.

En présence d’un raccourcissement d’un métacarpien, on parle de fracture spiroïde. Cependant, il est également possible qu’il n’y ait juste qu’une perte d’alignement des têtes des métacarpiens.
Le médecin fait des tests
Ensuite, un test de mobilisation active est effectué afin de vérifier s’il n’y a pas de troubles de l’extension. Cette dernière est un signe de fracture déplacée.
Pour ce faire, le patient doit poser la paume de sa main à plat sur la table et doit être capable de relever ses doigts.
Et enfin, pour rechercher l’existence de troubles d’enroulement, le patient est invité à fermer sa main. D’ordinaire, cette position amène les quatre doigts à converger vers l’éminence thénar, la saillie arrondie située sur la face palmaire entre le pouce et le poignet.
En revanche, en cas de chevauchement d’un doigt ou d’asymétrie des tablettes unguéales, le diagnostic oriente vers une fracture spiroïde avec rotation d’un fragment.

Les examens d’imagerie utile lors d’une fracture du boxeur
En ce qui concerne les examens d’imagerie, la radiographie est le test de référence pour mettre en évidence la fracture du boxeur.
Par ailleurs, pour bien évaluer la blessure, le médecin peut prescrire un scanner.
Afin de vérifier l’existence d’une quelconque pathologie osseuse, d’autres tests d’imagerie comme l’ostéodensitométrie et la scintigraphie sont aussi parfois envisagés.

Quels sont les traitements possibles pour la fracture du boxeur ?
Le traitement de la fracture du boxeur repose généralement sur trois éléments : antibioprophylaxie, traitement orthopédique et traitement chirurgical.
Toutefois, pour choisir le soin approprié pour chaque cas, le médecin se réfère à de nombreux paramètres, à savoir :
- les caractéristiques de la fracture : la localisation, la stabilité, le degré de déplacement des os, les complications ;
- l’existence ou non d’un trouble rotatoire ;
- l’âge ;
- la profession ;
- les loisirs.
Antibioprophylaxie
L’antibioprophylaxie est une étape indispensable dans le traitement de la fracture du boxeur en cas de plaies ouvertes à proximité de l’articulation métacarpophalangienne.
Elle consiste à analyser la blessure et à la nettoyer, puis à mettre en place une antibiothérapie prophylactique.
L’objectif de limiter les risques d’infection qui peuvent engendrer de sévères complications.
Le traitement orthopédique : attelle et syndactylie
Le traitement orthopédique est notamment indiqué pour les fractures stables et non déplacées. Il consiste à immobiliser la main blessée à l’aide d’une attelle pendant trois semaines.

Après cette période, le doigt blessé va être accolé avec le doigt voisin pour encore 15 jours. C’est la mise en syndactylie.
La syndactylie permet au doigt malade de recouvrir progressivement sa mobilité ce qui va accélérer la guérison.
Le traitement chirurgical : mise en place de broches ou d’une plaque
Le traitement chirurgical est quant à lui préconisé devant une fracture du 5e métacarpien qui est instable ou qui présente un déplacement des fragments osseux.
L’opération vise à remettre dans l’axe et à stabiliser l’os à l’aide matérielle métallique comme des vis et des plaques vissées, des broches ou des cerclages métalliques. La procédure s’appelle ostéosynthèse. Voici un article qui parle de ce procédé.
Déroulement de l’opération de la fracture du boxeur
Avant l’intervention, le patient est systématiquement soumis à une consultation préanesthésique. C’est une étape par laquelle le spécialiste recueille les informations sur son état de santé, ses antécédents médicaux afin de définir la technique d’anesthésie à employer.
Dans le cas d’une fracture métacarpienne, l’intervention s’effectue généralement en ambulatoire et sous anesthésie locorégionale.
Au cours de l’intervention, le chirurgien effectue une incision au niveau de la zone fracturée. Puis, il introduit des plaques et des vis dans l’os qui vont servir à aligner les fragments et à les maintenir en place jusqu’à la consolidation de la fracture.
Pour l’utilisation des broches, la technique change. Le chirurgien perfore la peau au niveau de la base du 5e métacarpien pour y insérer les broches. Ces dernières vont par la suite être guidées vers la tête de l’os sous contrôle radioscopique.

Les cerclages métalliques quant à eux sont particulièrement indiqués aux fractures spiroïdes.
En fonction de chaque cas, c’est le médecin qui décide de matériel approprié lors de l’intervention. Cette étude montre les différents aspects et évolutions des fractures des métacarpiens et des phalanges traitées par deux différentes techniques d’ostéosynthèse.
Fracture du boxeur : suivi-post opératoire
À la suite de l’intervention chirurgicale, la main est immobilisée à l’aide d’une attelle pour une durée d’environ 6 semaines.
Selon les recommandations des professionnels de santé, le patient devra garder ce dispositif de manière permanente, le jour comme la nuit.
Le pansement au niveau de la zone opérée se fait tous les 2 jours pendant 15 jours.
Une fois la période de repos terminée, il faudra prévoir des séances de rééducation auprès d’un kinésithérapeute. D’ordinaire, le traitement repose sur 3 séances par semaine et se poursuit jusqu’à une amélioration totale de l’aptitude de la main.
Entre temps, vers la 6e semaine qui suit l’opération chirurgicale, le médecin vérifie que le foyer de fracture a bien consolidé (ce qui doit normalement être le cas). Après cela, une autre intervention est réalisée pour retirer les broches. Il en est de même pour les vis et les plaques.
Dans certains cas, on constate que les os déplacés ont été déjà repositionnés spontanément. Toutefois, lorsque ces derniers ne sont pas encore complètement consolidés, ils risquent de bouger une nouvelle fois en cas de faux mouvements ou de mauvaise position. Pour éviter ce genre d’incident, il est recommandé de toujours recourir à la chirurgie pour les fixer correctement.
Fracture du boxeur : le pronostic
Dans la majorité des cas, le pronostic de la fracture du boxeur est bon. L’os est entièrement consolidé en 4 à 6 semaines.

Les patients peuvent alors reprendre leurs activités professionnelles 6 semaines après l’opération chirurgicale. Bien entendu, cela n’est possible qu’à condition que les travaux n’impliquent pas l’utilisation excessive et prolongée de la main.
En outre, il faut savoir que certains facteurs peuvent retarder la guérison de la fracture du 5e métacarpien. On peut citer :
- l’âge avancé du patient ;
- le diabète ;
- la prise de corticoïdes ;
- la carence en vitamines C et D ;
- le déficit en Growth hormon (hormone de croissance) ;
- le tabagisme ;
- la présence de maladie osseuse comme l’ostéoporose, l’arthrose… ;
- la localisation de la fracture : la consolidation de la diaphyse est plus longue par rapport à celle du col et de la base de l’os métacarpien ;
- la survenue d’une infection après l’intervention chirurgicale ;
- la survenue d’un déplacement secondaire ;
- la présence d’une raideur articulaire…
Ainsi, afin de garantir une guérison correcte de la blessure, il est judicieux de surveiller de près ces points avec un personnel médical.