Une fracture de l’omoplate (également appelée scapula) est une blessure rare causée par un traumatisme à haute énergie tels qu’un accident de voiture, une chute de hauteur ou un sport de contact.
Comprendre ce qu’est cette fracture et comment elle peut être prise en charge peut vous aider si vous vous trouvez un jour dans cette situation. On en parle dans cet article.
Définition et anatomie
L’omoplate, également connue sous le nom de scapula, est un os de forme triangulaire plat situé à l’arrière de la cage thoracique, entre la deuxième et la septième côte.
Elle est reliée à l’os de la partie supérieure du bras, appelé humérus, et permet d’ancrer les muscles de l’épaule pour maintenir votre bras en place lorsque vous le déplacez.
Elle s’articule également avec la clavicule, formant avec l’humérus le complexe de l’épaule.

La fracture de l’omoplate désigne la rupture ou la fissuration de cet os suite à un traumatisme direct ou indirect.
Étant donné la position protégée de l’omoplate, derrière une couche musculaire épaisse et à l’abri de la cage thoracique, sa fracture est relativement rare.
Le type le plus courant de fracture de l’omoplate est une fracture déplacée, ce qui signifie que les deux morceaux d’os se sont déplacés par rapport à leur position initiale.
Cela peut provoquer des douleurs extrêmes et une instabilité de l’articulation de l’épaule.
Fracture de l’omoplate : Causes
Une fracture de l’omoplate se produit généralement en raison d’une blessure comme le football ou le rugby. Les fractures peuvent également survenir chez les personnes âgées.
Voici une liste des principales causes de fractures de l’omoplate :

- Chutes de hauteur (atterrissage sur l’omoplate ou directement sur l’épaule)
- Collisions à fort impact (comme un accident de la route)
- Blessure par écrasement (comme un accident industriel)
- Blessure sportive
- Affaiblissement des os à cause de l’ostéoporose et d’autres maladies qui affaiblissent les os
Fracture de l’omoplate : Symptômes
Le symptôme le plus courant d’une fracture de l’omoplate est une douleur intense et immédiate au niveau de l’épaule, qui peut s’aggraver en cas de mouvement ou de pression sur la zone.

Les autres symptômes peuvent être un gonflement, des ecchymoses, un engourdissement ou des picotements dans le bras et la main, une difficulté à bouger le bras normalement et une diminution de la force des muscles du bras.
Dans certains cas, il peut y avoir des déformations visibles, comme un renflement sous la peau à l’endroit où la fracture s’est produite.
Il n’est pas rare d’entendre ou ressentir des sons anormaux lors des tentatives de mouvement de l’épaule.
Finalement, une difficulté à respirer ou des douleurs thoraciques peuvent également être présents conséquemment à la fracture de l’omoplate.
Fracture de l’omoplate : Diagnostic
Comme la fracture de l’omoplate survient généralement suite à un accident grave, il faudra ajuster l’évaluation médicale en fonction de plusieurs facteurs, comme l’état d’éveil du patient et sa capacité de collaborer.
Si possible, le médecin commencera par recueillir des informations sur la manière dont la blessure s’est produite, la nature et la localisation de la douleur, ainsi que tout autre symptôme associé.
Le médecin examinera ensuite l’épaule pour détecter tout signe de déformation, d’enflure, d’ecchymose ou de tendresse. Il évaluera également la mobilité de l’épaule et la force du bras. Il cherchera des signes de gonflement ou de sensibilité autour de votre épaule.
Il appuiera sur certaines zones pour évaluer toute douleur causée par la pression.

Imagerie médicale
Il fera ensuite des radiographies pour obtenir une image de ce qui se passe à l’intérieur afin de déterminer s’il y a des fractures.
La radiographie est l’outil de diagnostic le plus couramment utilisé pour confirmer une fracture de l’omoplate. Les radiographies permettent de visualiser l’os et d’identifier le type et la localisation de la fracture. Plusieurs vues peuvent être nécessaires pour obtenir une image claire de la fracture.
Votre médecin pourrait également demander un scanner s’il a besoin de vues plus détaillées que celles fournies par une radiographie pour avoir une meilleure idée de la gravité de la blessure avant de recommander des options de traitement.
Ceci permettra notamment de déterminer si la fracture est complexe, ou s’il y a des fragments osseux déplacés.
Bien que moins courante pour le diagnostic initial de la fracture, l’IRM peut aussi être utilisée pour évaluer les structures molles entourant l’omoplate, comme les muscles, les tendons et les ligaments, qui pourraient également être blessés.
En outre, étant donné la proximité de l’omoplate avec d’importants vaisseaux sanguins et nerfs, le médecin peut également évaluer la circulation sanguine et la fonction nerveuse du bras pour s’assurer qu’il n’y a pas de complications associées.
Un examen Doppler ou un électromyogramme (EMG) pourraient ainsi être utilisés dans certains cas, en fonction des symptômes présentés par le patient.
Fracture de l’omoplate : Quelles séquelles ?
Fracture de l’omoplate : Durée d’immobilisation (temps de consolidation)
Rééducation après une fracture de l’omoplate : Conseils kiné et exercices
Fracture de l’omoplate : Traitement
Le traitement d’une fracture de l’omoplate dépend généralement de la gravité de la fracture, mais des options conservatrices et chirurgicales sont disponibles.
Examinons de plus près la manière de traiter cette blessure.
Options de traitement conservateur
La forme la plus courante de traitement d’une fracture de l’omoplate est le traitement conservateur. Il est privilégié pour les fractures qui ne sont pas déplacées (ou légèrement déplacées).
L’objectif principal est de permettre à l’os de guérir naturellement tout en minimisant la douleur et en évitant les complications.
Il comprend une thérapie de repos (immobilisation), de glace, de compression et d’élévation (protocole RICE), qui est utilisée pour réduire le gonflement et la douleur dans la zone affectée.
Une immobilisation est nécessaire dans les premiers temps pour limiter les mouvements de l’épaule et favoriser la guérison, avec une attelle ou une écharpe la plupart du temps.
La durée d’immobilisation varie généralement de quelques semaines, en fonction de la gravité de la fracture et de la vitesse de guérison.

Le patient peut également se voir prescrire des médicaments tels que des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des opioïdes pour l’aider à gérer sa douleur.
Idéalement, une thérapie physique sera recommandée pour aider à restaurer la force et la souplesse de l’articulation de l’épaule.
Selon la gravité de la fracture, plusieurs semaines ou mois peuvent être nécessaires pour que les traitements conservateurs soient efficaces.
Des rendez-vous réguliers avec le médecin permetteront de surveiller la progression de la guérison (notamment à l’aide de radiographies), et d’ajuster le traitement si nécessaire.
Options de traitement chirurgical
Dans les cas plus graves de fracture de l’omoplate, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour réparer l’os.
Plus précisément, on envisage l’opération pour les fractures qui sont déplacées, instables ou qui impliquent certaines zones critiques de l’omoplate.
L’objectif de la chirurgie est de réaligner les fragments osseux, de stabiliser la fracture et de permettre une guérison optimale.

La chirurgie la plus couramment employée est la chirurgie de réduction ouverte avec fixation interne (ROFI). Cette chirurgie implique d’ouvrir la zone autour de la fracture, de réaligner les fragments osseux et de les fixer.
Elle a pour avantage de permettre un alignement précis des fragments osseux, ce qui est essentiel pour une fonction optimale de l’épaule après la guérison.
Au cours d’une opération de réduction ouverte et de fixation interne (ROFI), le chirurgien pratique une incision près du site de la fracture et utilise des plaques métalliques et des vis pour maintenir les morceaux d’os ensemble pendant qu’ils guérissent.
Ce type d’intervention est généralement pratiqué sous anesthésie générale et nécessite un court séjour à l’hôpital pour l’observation et la récupération.
Comme toute intervention chirurgicale, la chirurgie de l’omoplate comporte des risques, tels que l’infection, les problèmes liés à l’anesthésie, la non-union ou la malunion des fragments osseux, et les problèmes liés aux implants.
Le rétablissement complet après une chirurgie ROFI peut prendre plusieurs mois avant que les activités normales puissent être reprises.
Pour qu’elle aboutisse à des résultats concluants, la kinésithérapie (physiothérapie) est essentielle après la chirurgie, une fois que la guérison a suffisamment progressé.
Comme pour tout traitement suite à une fracture de l’omoplate, des rendez-vous réguliers avec le spécialiste permettront de surveiller la guérison, de vérifier la position des implants et de s’assurer qu’il n’y a pas de complications.
Dans certains cas, une fois la guérison complète, une autre chirurgie peut être nécessaire pour retirer les implants, en particulier si ceux-ci causent de l’inconfort ou des irritations.
Quel arrêt de travail suite à une fracture de l’omoplate ?
L’arrêt de travail après une fracture de l’omoplate dépend notamment des facteurs suivants :
- la gravité de la fracture
- la prise ne charge (conservatrice vs chirurgicale)
- le métier de la personne atteinte (sédentaire vs physique)
- la convalescence
- les séquelles suite à la blessure
Dans la grande majorité des cas, une fracture de l’omoplate entraîne une période initiale d’incapacité temporaire, pendant laquelle le travailleur doit s’absenter de son emploi pour récupérer et permettre à l’os de guérir correctement.
On estime cette période minimale entre 4 et 8 semaines.
Pour les fractures de l’omoplate moins graves, où la mobilité et la force de l’épaule ne sont pas considérablement affectées, l’arrêt de travail sera généralement plus court. Ceci est d’autant plus vrai si la personne atteinte a un travail de bureau.
Cependant, dans le cas de fractures plus graves ou d’intervention chirurgicale, l’arrêt de travail peut être prolongé et s’étendre sur une plus longue durée. On parle alors d’un arrêt de 3-4 mois.
Encore une fois, ceci s’applique encore plus chez les gens ayant un travail physique impliquant le port de charges lourdes.
En cas de séquelles, il faudra travailler avec son médecin pour établir le pronostic, ainsi que la marche à suivre sur le plan professionnel. Le professionnel de santé peut prolonger l’arrêt de travail, ou encore discuter d’alternatives telles que :
- changement de poste
- reconversion professionnelle
- invalidité
Références
https://www.chirurgie-orthopedique-paris.com/pathologies/fracture-de-lepaule/