La fracture de la tête radiale est l’une des fractures les plus fréquentes touchant les os de l’articulation du coude. Le degré de fracture dépend de la gravité du traumatisme en cause.
La conduite devant une telle lésion consiste, entre autres, à immobiliser le membre afin de favoriser une bonne guérison de la fracture et prévenir un éventuel déplacement secondaire.
Mais quelle immobilisation préconiser pour ce type de fracture ? Quel est le temps de guérison de la fracture de la tête radiale ? Réponses dans cet article.
Rappel anatomique sommaire du coude
La tête radiale représente l’extrémité supérieure du radius, qui forme avec l’ulna les deux os de l’avant-bras.
La tête radiale s’articule également avec l’humérus dans la partie externe du coude. Cette articulation permet la rotation de l’avant-bras, comme lorsqu’on tourne la main en position paume vers le haut ou paume vers le bas.
Elle fait partie des éléments osseux constituants les deux articulations du coude :

- L’articulation huméro-radiale.
- L’articulation radio-cubitale supérieure.
Pour plus d’informations sur l’anatomie du coude, consultez cet article
Petit rappel sur la fracture de la tête radiale
Lorsqu’il s’agit de la fracture de la tête radiale, c’est souvent la conséquence de deux types de traumatismes :

- Soit un choc indirect (95% des cas) par chute sur la paume de la main, le coude en extension.
- Soit un choc direct par chute sur le coude en flexion.
Lorsqu’une fracture se produit à ce niveau, elle peut entraîner une douleur importante, un gonflement et une limitation de la mobilité du coude.
Le diagnostic rapide est essentiel, car le traitement approprié dépend de la gravité de la fracture. Un examen clinique suivi d’une radiographie suffisent généralement à mettre en valeur une fracture de la tête radiale.
Dans tous les cas, la prise en charge (traitement conservateur ou chirurgical) vise à restaurer la fonction normale du coude et à prévenir d’éventuelles complications.
Pour tout savoir sur la fracture de la tête radiale, consultez l’article suivant.
Fracture de la tête radiale : Définition et prise en charge (tout savoir)
Conduire après une fracture de la tête radiale : Tout savoir
Rééducation du coude après une fracture de la tête radiale : Explication kiné (exercice)
Fracture de la tête radiale : Quel arrêt de travail ?
Fracture de la tête radiale : Quelles séquelles ? (complications)
Quelle immobilisation suite à une fracture de la tête radiale ?
Étant donné qu’il s’agit d’une fracture articulaire, l’objectif de la prise en charge thérapeutique est de récupérer la stabilité anatomique ainsi que la mobilité de l’articulation du coude.
L’immobilisation joue un rôle primordial dans la prise en charge des fractures articulaires en général, et en particulier la fracture de la tête radiale.
Cette approche fait partie du traitement orthopédique dont la durée varie en fonction du type de fracture ainsi que de la gravité mécanisme lésionnel. Elle a une double visée antalgique et stabilisatrice.
Le type d’immobilisation dépend du type de fracture (simple, déplacée ou comminutive), ainsi que du grade de la fracture (classifications de MASON et MORREY).
Ainsi, pour les fractures de la tête radiale dites marginales latérales, simples sans déplacement, il convient de se contenter d’un traitement fonctionnel consistant à prescrire des antalgiques ainsi que des anti-inflammatoires non stéroïdiens. L’immobilisation n’est donc pas obligatoire dans ce cas.
Lorsqu’il s’agit d’une fracture du rebord latéral de la tête avec déplacement, susceptible de se déplacer secondairement, une immobilisation est préconisée dans la grande majorité des cas.
Les orthopédistes optent généralement pour une écharpe, une attelle plâtrée postérieure que l’on appelle dans le jargon médical un « BABP » (Attelle brachio-antébrachio-palmaire), ou un plâtre circulaire.
La position du coude pendant l’immobilisation est très variable, et dépend essentiellement du type de fracture et du choix de l’équipe médicale :
- la plupart des fractures de la tête radiale sont immobilisées avec un coude à 90 degrés
- certains médecins optent rarement pour un plâtre avec le coude en extension
- dans certains cas, on préfère éviter l’immobilisation
- l’épaule et le poignet sont généralement laissés libres, et ne font pas partie du plâtre (sauf s’il existe des lésions surajoutées à la fracture de la tête radiale)

Dans les cas les plus graves, le cas des fractures comminutives de l’ensemble de la tête radiale, par exemple, l’immobilisation n’a aucun intérêt, il convient donc d’intervenir chirurgicalement immédiatement.
IMPORTANT !
- De manière générale, les études montrent qu’une période minime d’immobilisation mène à de meilleurs résultats thérapeutiques.
- L’immobilisation est idéalement suivie d’une rééducation qui peut être débutée à une semaine si le coude est stable. Ceci permettra un retour rapide aux activités et au travail.
- Lorsque la fracture est associée à une entorse grave interne, le temps d’immobilisation peut être prolongée de 2 semaines avant de passer à la rééducation.
- Durant l’immobilisation, un contrôle radiologique est préconisé afin de prévenir ou traiter à temps un éventuel déplacement secondaire pour lequel une indication chirurgicale pourrait être posée.
- Il est possible de ressentir des douleurs durant ou après l’immobilisation. Ceci peut être expliqué par la raideur, des tensions ou contractures musculaires, la formation d’adhérences, ou encore des modifications biomécaniques.
Quel est le temps d’immobilisation et de consolidation d’une fracture de coude ?
Naturellement, la consolidation d’une fracture articulaire en général ou de la fracture du coude dure de 6 à 12 semaines.
Toutefois, la consolidation d’un os ou d’une articulation ne signifie pas forcément la récupération totale des fonctions de ses membres.
De même, il ne faut pas forcer attendre la guérison totale de l’os avant de mobiliser le bras.
Par contre, il faut savoir que toute immobilisation vient avec sot lot de conséquences. Ceci vient du fait qu’un coude immobilisé peut s’enraidir avec le temps, et les muscles entourant l’articulation peuvent s’atrophier à cause de l’inactivité.
C’est pour cette raison qu’il faut trouver l’équilibre entre immobiliser le coude afin de permettre la consolidation osseuse, et éviter l’immobilisation excessive pour ne pas développer de séquelles.
Dans tous les cas, une immobilisation et un traitement (orthopédique ou chirurgicale) sont souvent employées pour permettre la guérison ainsi que la récupération de l’usage de son membre, ainsi que la prévention des complications.
Quel pronostic ?
Voici en général le processus de guérison et de récupération fonctionnelle d’une fracture de la tête radiale :
- 2 semaines à partir du jour de la fracture: l’intensité des douleurs diminuent
- 6 à 12 semaines: consolidation des os avec récupération progressive de la mobilité du coude
- 1 à 3 mois: usage possible du bras dans les tâches quotidiennes (manger, s’habiller, ménage, cuisiner, etc.).
- 2 à 4 mois : il est possible de conduire une voiture ou un vélo.
- 3 à 6 mois: reprise progressive des sports sollicitant peu le bras (football, course à pied, etc.)
- 6 à 9 mois: reprise à la normale, incluant les activités sportives sollicitant le membre supérieur (natation, volleyball, tennis, etc.).
Facteurs influençant la période de guérison et d’immobilisation
Il existe des facteurs pouvant favoriser une guérison rapide et optimale suite à une fracture de la tête radiale.
À l’inverse, certains facteurs peuvent retarder la guérison et augmenter le risque de complications.
Les éléments à prendre en considération pour établir un pronostic juste sont les suivants :
Facteurs influençant l’immobilisation et la guérison de la fracture de la tête radiale
- Gravité de la Fracture : Évidement, le type de fracture (incluant le déplacement de fragments osseux) va influencer la prise en charge (chirurgicale ou conservatrice), la durée d’immobilisation, et le temps de guérison.
- Âge du Patient : Les os des jeunes individus ont généralement un potentiel de guérison plus rapide et plus robuste que ceux des personnes âgées, qui peuvent avoir une densité osseuse réduite ou d’autres affections médicales qui ralentissent le processus de guérison (comme l’osétoporose).
- Santé Générale : Les conditions comme le diabète, certains médicaments, ou le tabagisme peuvent ralentir la guérison. Une alimentation adéquate, riche en calcium et en vitamine D, est essentielle pour la réparation osseuse.
- Respect des consignes : Le respect des recommandations médicales, comme le fait de ne pas solliciter le bras affecté pendant la période d’immobilisation, joue un rôle crucial dans la guérison.
- Rééducation : La kinésithérapie (physiothérapie) est recommandée tout de suite après l’immobilisation pour retrouver une fonction optimale du membre supérieur.
- Lésions associées : Des blessures associées à la fracture pendant le traumatisme peuvent naturellement ralentir la guérison. On pense notamment à des atteintes ligamentaires, nerveuses, musculaires, etc.
Réferences
Fracture de la tête radiale : Quelles séquelles ?
Mason classification of radial head fractures | Radiology Reference Article | Radiopaedia.org
Fracture de la Tête radiale – Dr Franck ATLAN (main-poignet-epaule.com)