L’épicondylite est une affection douloureuse du coude. Elle est souvent causée par des mouvements répétitifs et entraîne une gêne significative, voire rend impossible certains gestes du quotidien. Dans cet article, nous allons vous expliquer ce qu’est l’épicondylite, les symptômes qui y sont associés et les différentes possibilités de traitement.
Anatomie du coude
Le coude est une articulation charnière reliant la partie supérieure du bras à l’avant-bras. Il est constitué de trois os distincts reliés par des ligaments, des tendons et du cartilage.

Les ligaments jouent un rôle important en veillant à ce que tous les composants soient fermement maintenus ensemble tout en conservant une certaine amplitude de mouvement.
Les muscles alignés autour de cette zone assurent une stabilité supplémentaire, ce qui permet de contrôler les mouvements pendant le travail ou le sport. Il est important de noter qu’il convient d’être prudent lors des activités impliquant le coude, car une douleur ou une gêne peut résulter d’une surutilisation ou d’une tension soudaine.
Épicondylite : Définition
L’épicondylite, également appelée tennis elbow, est une tendinopathie d’insertion qui touche les origines des tendons des muscles extenseurs du poignet et provoque des douleurs dans la partie latérale (externe) du coude.
Il ne faut pas confondre cette condition avec l’épitrochléite, qui touche la partie médiane (interne) du coude.

Le lieu exact de la douleur est l’épicondyle latéral de l’humérus, car c’est là que se trouvent les origines des tendons des muscles extenseurs du poignet, c’est-à-dire les structures anatomiques à l’origine de la symptomatologie douloureuse.
L’épicondylite est rarement associée à une inflammation des tendons, mais plutôt à une dégénérescence du tissu tendineux ; il est donc plus correct de parler de tendinopathie d’insertion et non de tendinite.
Cette condition ne touche pas uniquement les joueurs de tennis comme son nom l’indique. Plutôt, elle concerne les gens qui utilisent leur membre supérieur de manière répétée (comme les femmes de ménage ou les adeptes de musculation). L’utilisation excessive de la souris d’ordinateur peut également enclencher des symptômes.
Symptômes de l’épicondylite
Un symptôme caractéristique est une douleur spécifique qui apparaît à la palpation de l’épicondyle lorsque le coude est fléchi à 90 degrés. Cette douleur peut être localisée au niveau du tendon commun de l’épicondyle, dans l’espace huméro-radial et dans la zone d’émergence du nerf radial.

D’autres symptômes qui peuvent indiquer une épicondylite sont des cordons myalgiques localisés dans certains muscles autour de l’articulation du coude et des douleurs lors d’exercices de flexion ou d’extension résistants du poignet ou des doigts.
Les symptômes fréquents de l’épicondylite sont les suivants :
- Une sensation de douleur ou de brûlure qui commence près du coude et irradie le long du bras lorsque vous bougez le poignet ou l’avant-bras ;
- Une douleur persistante lors de la flexion ou du redressement du bras ;
- Une sensibilité au toucher de la face externe du coude ;
- Une sensibilité accrue en certains points de l’avant-bras et du coude ;
- Une faiblesse de la force de préhension ;
- Une amplitude de mouvement réduite des muscles de l’avant-bras et du poignet ;
- Une sensation de raideur au petit matin, exacerbée par des mouvements spécifiques tels que le fait de serrer les mains ou de serrer des objets ;
- Une douleur lors de la préhension de gros objets, comme le transport d’un sac de provisions.
- Une raideur et douleur la nuit.
Dans les cas graves, même les activités qui nécessitent une prise fine, comme tenir un stylo pour écrire, peuvent être difficiles.
Épicondylite et fourmillement dans la main, quel lien ?
Bien que la douleur soit le symptôme principal de l’épicondylite, il est possible qu’elle s’accompagne parfois de sensations de fourmillement (ou engourdissement) dans la main.
Le fourmillement dans la main peut être attribué à l’irritation des nerfs qui passent à travers la région du coude (surtout le nerf radial).
Dans le cas de l’épicondylite, l’inflammation des tendons peut entraîner un gonflement dans la zone du coude, ce qui peut exercer une pression sur les nerfs voisins.
En conséquence, cette irriation peut entraîner des sensations anormales telles que des picotements, des engourdissements ou des fourmillements qui se propagent le long du trajet du nerf. Dans le cas de l’épicondylite, le fourmillement peut se propager depuis le coude jusqu’à la l’avant bras, la main, et les doigts.
Ce fourmillement est normalement intermittent, et s’aggrave suite à des activités particulière (comme étirer le poignet dans des positions extrêmes). Par contre, si les symptômes s’aggravent ou ne disparaisse pas, il est important de consulter pour éliminer une autre atteinte nerveuse.
Causes de l’épicondylite
Bien que l’épicondylite puisse être causée par une variété d’activités, il existe quelques causes principales qui conduisent à son apparition. Ces causes sont les suivantes :

- Sollicitation répétée du bras, par exemple lors d’un lancer ou d’un soulèvement excessif ;
- Saisie énergique d’outils ou d’objets ;
- Force élevée inattendue ou force appliquée de manière incorrecte pour tordre un objet ;
- Pratique de sports exigeants sur le plan physique, comme le tennis ;
- Utilisation d’une technique incorrecte pour les sports ou d’autres activités ;
- Les vibrations des outils électriques et des machines ;
- Une mauvaise posture lors d’activités telles que la peinture, la décoration ou le nettoyage ;
- Maintien du bras dans une position inconfortable pendant une période prolongée ;
- L’usure liée à l’âge ;
- Et traumatisme mineur dû à une chute ou à un coup direct pendant une activité sportive.
Si vous commencez à ressentir des symptômes d’épicondylite suite à l’une de ces activités, veillez à consulter votre médecin.
En effet, une consultation rapide permet souvent de mieux cerner le problème, et d’accélérer le temps de guérison.
Diagnostic de l’épicondylite
Un diagnostic peut comprendre une anamnèse détaillée et un examen physique, y compris une palpation. Les spécialistes peuvent également utiliser un test de provocation pour établir le diagnostic en demandant aux patients d’effectuer certains mouvements pour déterminer si une douleur est ressentie dans une zone particulière.
Des examens d’imagerie, tels qu’une IRM et/ou une échographie, sont parfois utiles pour clarifier le diagnostic (par exemple identidier une fissure du tendon).
Ces examens peuvent également différencier l’épicondylite des autres causes de douleur au coude (comme l’épitrochléite).
Le médecin peut également avoir recours à des analyses de sang pour exclure des affections uniques mais plus graves.

Il est important pour les personnes qui souffrent d’épicondylite de s’assurer qu’elles sont correctement diagnostiquées et traitées afin d’améliorer leur fonctionnalité, de réduire la douleur et d’améliorer leur qualité de vie.
Épicondylite bilatérale, quelle particularité ?
Dans certains cas, l’épicondylite peut toucher les deux coudes. On parle alors d’épicondylite bilatérale.
L’inflammation des tendons peut venir en même temps, ou toucher un membre supérieur avant l’autre.
Généralement, les causes particulières de cette affection bilatérale s’expliquent par un stress répétitif chez quelqu’un qui utilise fréquemment ses deux bras (et non pas les sports unilatéraux comme le tennis).
On pense notamment aux femmes de ménage, aux sports de combat, au métier impliquant plusieurs heures devant l’ordinateur, etc.
Les symptômes de l’épicondylite bilatérale sont similaires à ceux de l’épicondylite latérale touchant un seul bras. Par contre, tel que mentionné, ils peuvent survenir à différents moments et avoir une intensité différente.
Parfois, des mécanismes compensatoires développés suite à une épicondylite sur un seul bras peuvent sursolliciter l’autre membre supérieur, et provoquer en même temps une épicondylite.
Le traitement de l’épicondylite bilatérale sera le même, mais il faudra s’assurer que les activités quotidiennes ne viennent pas aggraver les symptômes, et limiter la guérison optimale de la condition.
La prochain section discute en détail du traitement de l’épicondylite.
Épitrochléite et épicondylite : quelle différence ?
Épicondylite et onde de choc : efficace ?
Épicondylite chez les femmes de ménage : quelle particularité ?
Épicondylite : douleur la nuit (d’où vient cette douleur au coude ?)
Épicondylite et souris de l’ordinateur : cause principale ?
Épicondylite et musculation : conseils du kiné
Traitement de l’épicondylite
Le traitement de l’épicondylite vise à réduire l’inflammation, à contrôler la douleur et à rétablir la fonction normale des muscles, des tendons et des ligaments du coude.
Initialement, une période d’arrêt de travail peut être prescrite en fonction de la condition et de la nature de métier.
Par ailleurs, il existe deux grands types de traitements de l’épicondylite : conservateur et chirurgical
Traitement conservateur
Le traitement de l’épicondylite commence généralement par des méthodes plus conservatrices, comme :
- Reposez le bras affecté initialement, et évitez les activités et mouvements qui aggravent l’état (attention par contre à ne pas reposer le bras de manière excessive) ;
- Dans certains cas rares, on prescrit une orthèse, attelle, un bandage ou même un plâtre pour maintenir le coude dans une position confortable ;
- Au besoin, prendre des analgésiques en vente libre comme l’ibuprofène ou l’acétaminophène. Certaines personnes préfèrent toutefois opter pour des alternatives naturelles contre l’épicondylite ;
- Appliquer des compresses froides pour réduire l’inflammation et soulager la douleur. Éventuellement, des compresses de chaleur permettront de réduire les muscles tendus ;
- La kinésithérapie (physiothérapie) pour renforcer les muscles faibles et améliorer l’amplitude des mouvements. Elle utilise plusieurs modalités comme les massages, thermothérapie, kinésiotape, électrothérapie, acupuncture, exercices, conseils reliés au travail, etc. ;
- Des séances d’ondes de choc peuvent être prescrites lorsque la condition n’évolue pas favorablement ;
- L’injection de corticostéroïdes dans la zone pour réduire l’inflammation en dernier recours avant la chirurgie.

Parfois, ces traitements suffisent à soulager la douleur. Toutefois, si ces traitements conservateurs ne fonctionnent pas, il faudra envisager des interventions plus invasives (comme une intervention chirurgicale).
Traitement chirurgical
Si les traitements conservateurs ne permettent pas de soulager la douleur, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. L’intervention se déroule sous anesthésie locale, au cours de laquelle le chirurgien pratique une incision au niveau du bord externe du coude.

Cette incision est ensuite suivie d’une désinsertion (aponévrotomie) et d’une libération des tendons de l’épicondyle externe dans le but de les détendre et d’améliorer leur processus de guérison. Dans certains cas, lorsqu’il y a un décollement musculaire visible ou des lésions tissulaires, une autre technique connue sous le nom de « libération-relâchement » peut être recommandée.
La période post-opératoire nécessite généralement une thérapie physique de plusieurs semaines afin de reprendre une fonction normale.