L’entorse acromio-claviculaire est une lésion ligamentaire particulièrement fréquente. Selon les statistiques, près de 10 % des blessures à l’épaule sont des luxations ou des entorses de l’articulation acromio-claviculaire.
Bien que fréquente, l’entorse acromio-claviculaire est tout à fait traitable. Elle ne doit pas être négligée au risque d’entraîner des complications.
En effet, une entorse acromio-claviculaire non traitée prédispose à divers risques tels qu’une arthrose acromio-claviculaire, un conflit sous-acromial tous deux à l’origine d’une douleur chronique à l’épaule. L’absence de prise en charge est également à l’origine d’une déformation flagrante et inesthétique de l’épaule.
Entorse acromio-claviculaire non traitée : quels risques ? C’est le sujet de cet article.
Articulation acromio-claviculaire : Anatomie
L’articulation acromio-claviculaire est une articulation diarthrodiale qui met en relation la clavicule et l’acromion de la scapula.
Les deux surfaces osseuses acromio-claviculaires sont tapissées chacune d’un fibrocartilage, empêchant le contact direct entre les deux os.

L’articulation acromio-claviculaire est entourée d’une capsule articulaire et stabilisée par trois principaux ligaments :
- Le ligament acromio-claviculaire (avec ses composants quatre composants : antérieur, postérieur, supérieur et inférieur)
- Les ligaments coraco-claviculaire constitués du ligament trapézoïde et le ligament conoïde
En condition physiologique, cette articulation permet des mouvements de glissement de l’épaule. Elle participe également aux mouvements d’abduction et de flexion de l’épaule.

Entorse acromio-claviculaire : définition et symptômes
L’entorse acromio-claviculaire fait partie de l’une des atteintes les plus fréquentes de l’articulation acromio-claviculaire.
La principale étiologie est le traumatisme direct sur la face antérieure ou latérale de l’épaule. Le traumatisme peut survenir à la suite d’une chute, d’un accident de la circulation ou durant les sports de contact violents (rugby, football, hockey).

D’une manière générale, l’entorse acromio-claviculaire s’accompagne surtout de douleur en regard de l’articulation acromio-claviculaire. Cette douleur s’irradie parfois en direction du cou et du bras et s’intensifie quand la personne effectue des mouvements de l’épaule ( flexion, élévation, abduction).

À l’inspection, on peut également observer un gonflement, un hématome et une déformation osseuse observable directement sous la peau. À part cela, les amplitudes de mouvements sont également limitées.
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Entorse acromio-claviculaire non traitée : Quels risques ?
L’entorse acromio-claviculaire est classée selon différents stades, en fonction de l’atteinte ligamentaire. Plus l’atteinte est majeure, plus les risques qui lui sont liés sont nombreux et graves.

Entorse acromio-claviculaire stade 1 et 2
Généralement, le pronostic de l’entorse acromio-claviculaire est favorable. Surtout pour la premier et deuxième stade qui est spontanément résolutif. En effet, ces deux stades sont considérés comme plus ou moins bénins en phase aigüe.
Par contre, la personne doit entamer une thérapie conservatrice comprenant le port d’une écharpe d’immobilisation, l’application de glace, la prise des médicaments anti-douleurs ainsi qu’une thérapie physique (kinésithérapie ou physiothérapie).

Si ces mesures ne sont pas prises ou négligées, la récupération et la sensation de douleur va perdurer pendant plus longtemps comparé à une entorse acromio-claviculaire bien prise en charge.
Les risques d’instabilité sont également plus accrus en cas d’entorse acromio-claviculaire non-traitée.
Entorse acromio-claviculaire stade 3
L’entorse acromio-claviculaire désigne une rupture complète des ligaments coraco-claviculaire et acromio-claviculaire. La rupture de ces différents moyens d’union cause des douleurs ainsi qu’une déformation (dite en « touche de piano »).

Si, à partir de ce stade, l’entorse acromio-claviculaire est non-traitée, plusieurs risques et complications peuvent survenir. Ces derniers sont les conséquences de la rupture des trois ligaments qui servent de moyen d’union.
Ainsi, on distingue :
Risque de déformation inesthétique de l’épaule
Après la rupture des trois ligaments, il y a une rupture de contact entre la clavicule et l’acromion. Bien que mineure, elle est tout de même flagrante, car l’extrémité latérale de la clavicule fait saillie juste en dessous de la peau.
En absence de prise en charge, l’entorse acromio-claviculaire peut entraîner une déformation de l’épaule. Il s’agit d’un risque qui concerne surtout l’aspect esthétique de l’épaule.
Risque d’instabilité et de gêne dans les mouvements
Comme mentionnée précédemment, l’articulation acromio-claviculaire joue un rôle sur la bonne mobilisation de l’épaule. Même si elle n’assure qu’un rôle accessoire, une entorse acromio-claviculaire non traitée est à l’origine d’instabilité et de gêne lors des mouvements de l’épaule.

Risque de douleur résiduelle ou chronique
Comme dans les deux premiers stades d’entorse acromio-claviculaire, la douleur causée par l’entorse peut également perdurer longtemps. À la différence, on parle ici d’une douleur résiduelle et non résolutive qui peut persister jusqu’à ce que des mesures soient prises.
Si des mesures ne sont pas prises à la suite d’une entorse acromio-claviculaire, cette douleur peut même évoluer vers une forme chronique.
Risque d’arthropathie acromio-claviculaire
Comme toutes les atteintes articulaires, l’entorse acromio-claviculaire avec rupture de contact prédispose l’articulation acromio-claviculaire à l’arthrose.
L’arthrose acromio-claviculaire désigne une dégénérescence des cartilages des surfaces articulaires de l’acromion et de la clavicule. Il survient à un stade chronique et son évolution est défavorable.

À son tour, l’arthrose va intensifier davantage la douleur. Cette pathologie entraine également la formation de lésions ostéophytiques, de géodes qui déforment les surfaces osseuses.
Risque de conflit sous-acromial
La survenue d’un conflit sous-acromial fait partie des risques d’une entorse acromio-claviculaire non traitée. Elle fait souvent suite à l’arthrose acromio-claviculaire.
Suite à la dégénérescence du cartilage, l’os sous chondral se développe anormalement et forme des ostéophytes (excroissances osseuses évoluant anormalement). Les ostéophytes formés au niveau de l’acromion vont ensuite irriter les tendons de la coiffe des rotateurs.
L’acromion et les tendons de la coiffe des rotateurs entrent en contact d’une façon anormale : c’est le conflit sous-acromial. Le tendon sus-épineux de la coiffe des rotateurs est le plus souvent touché du fait de sa situation anatomique.

Le contact se fait durant les mouvements d’élévation ou d’abduction de l’épaule et intensifie la douleur au niveau de l’épaule.
Entorse acromio-claviculaire non traitée : que faire ?
Comme vue précédemment, une entorse acromio-claviculaire non traitée est à l’origine de plusieurs risques tous à l’origine de douleur lancinante et chronique à l’épaule.
Il est toujours conseillé d’aller consulter un médecin afin qu’il puisse décider de la prise en charge la plus adaptée. Cette mesure s’applique surtout en cas d’entorse acromio-claviculaire de stade 3.

Une intervention chirurgicale est à envisager si les complications sont déjà à un stade chronique. Mais généralement, il est toujours possible de prendre en charge une entorse acromio-claviculaire non traitée.

Référence
Traitements de l’entorse acromio-claviculaire / luxation acromio-claviculaire (epaule-clinique.fr)