Douleur à l’épaule : causes possibles (et que faire ?)

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L’épaule est l’articulation la plus mobile de votre corps. Plusieurs mouvements peuvent être effectués par l’épaule et une atteinte douloureuse de celle-ci aura des conséquences sur sa fonctionnalité.

De nombreuses causes peuvent être source d’une douleur à l’épaule : des causes qui concernent votre épaule en soi, mais aussi des causes externes qui ont des répercussions sur votre épaule.

Face à cette douleur au niveau de l’épaule, plusieurs prises en charge sont possibles. En commençant d’abord par clarifier la douleur par des tests et des examens radiologiques. Puis les traitements possibles : de la physiothérapie, des médicaments jusqu’à la chirurgie.

Pour mieux comprendre pourquoi survient une douleur de l’épaule, et pour avoir en tête que faire face à cette condition, cet article peut bien vous aider.

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Les 3 Points à retenir

  • 1. Parmi les causes intrinsèques de l’épaule douloureuse (atteinte des structures anatomiques de l’épaule) figurent : atteintes des tendons, atteintes de la capsule articulaire, atteintes du cartilage, atteintes traumatiques
  • 2. Les causes extrinsèques comprennent : les maladies neurologiques, les maladies cardiovasculaires, les maladies digestives, une atteinte de la colonne vertébrale 
  • 3. Les conduites à tenir devant une douleur de l’épaule prennent en considération plusieurs facteurs (comme l’âge, le métier, etc.), et visent principalement à atténuer les symptômes grâce à des médicaments ou une thérapie physique.

Court rappel anatomique : De quoi est constituée votre épaule ? 

L’épaule fait partie des grosses articulations comportant 3 vraies articulations (les articulations sterno-costo-claviculaire, acromio-claviculaire et scapulo-humérale) et 2 fausses articulations (la scapulo-humérale et la sous-deltoïdienne).  

Cette articulation est constituée de divers éléments anatomiques pour assurer sa fonctionnalité :

  •        La surface articulaire avec la cavité glénoïdale et le bourrelet glénoïdal.
  •        La capsule articulaire et le liquide synovial (un lubrifiant et amortisseur).
  •        La bourse sous-deltoïdienne.
  •        Les ligaments renforçant la capsule.
  •        La coiffe des rotateurs rassemblant les muscles suivants : le sous-épineux, le susépineux, le sous-scapulaire, le petit rond et le long biceps.
  •        Les vaisseaux sanguins et les nerfs (notamment le nerf circonflexe).

L’atteinte de l’une de ces structures peut déjà entraîner une douleur à votre épaule. Voyons ça de plus près. 

Douleur à l’épaule : causes possibles

Bursite de l’épaule

Une bursite de l’épaule est une inflammation de la bourse sous-deltoïdienne due à la migration d’une calcification tendineuse (accumulation de calcium formant un corps dur) de la coiffe des rotateurs dans cet élément concerné. 

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à une bursite ? 

La douleur au niveau de l’épaule est violente. Elle apparaît brutalement avec ou sans irradiation à la face du bras aligné au pouce. Elle s’associe à : 

  • une immobilité totale de l’épaule
  • parfois associée à un gonflement et une perception chaude au toucher
  • Une fièvre de 38°C 

Si vous utilisez votre épaule de façon intensive, et même pour une période brève, vous êtes déjà à risque de contracter une bursite sous-acromio deltoïdienne. L’atteinte est cependant plus fréquente si vous avez entre 40 et 65 ans.

Les sportifs ou les professionnels qui effectuent des ports de charges lourdes ou des gestes bras en l’air répétés sont également plus exposés à cette maladie de l’épaule. De même pour les personnes ayant un espace sous-acromial étroit. 

Tendinite de la coiffe des rotateurs

Une tendinite ou tendinopathie de la coiffe des rotateurs est une lésion dégénérative ou traumatique affectant les tendons de la coiffe des rotateurs. 

Les tendons de la coiffe de rotateurs se trouvent soumis à des frottements répétés entre l’humérus et l’acromion, s’accumulant avec le temps, et exacerbés à la suite de traumatismes ou de mouvements répétitifs.

Si vous faites souvent de la natation, du tennis, de la musculation, de la boxe, du fitness ou même du CrossFit, il se peut que votre douleur à l’épaule soit causée par une tendinite. 

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à une tendinite ? 

Elle se manifeste par une épaule douloureuse, simple, d’apparition rapide et sans cause apparente. La douleur est modérée au niveau du moignon de l’épaule et s’irradie plus ou moins à la face antérieure du bras (la face du bras alignée à la paume de la main).

La mobilité passive (mobilisation effectuée par une autre personne qui bloque les articulations non concernées) est conservée et indolore contrairement à la mobilité active (mobilisation volontaire sans l’aide de personnes impliquant plusieurs articulations) qui est douloureuse pour certains mouvements. Il existe des points douloureux quand vous palpez votre épaule.

La tendinite peut toucher un ou plusieurs tendons de la coiffe des rotateurs, la douleur à l’épaule diffère ainsi selon la topographie de l’atteinte :

  •        Tendon du sus-épineux :

C’est la localisation la plus fréquente. Le point douloureux se situe ainsi sous l’acromion (un point plus haut que la jointure de votre épaule). L’abduction active (écarter le bras de votre corps en ouvrant l’aisselle) est douloureuse ainsi que l’abduction contrariée (une personne s’oppose à l’écartement de votre bras).

La rotation externe active et contrariée (faire tourner votre bras sur place en orientant la paume de la main) est diminuée et douloureuse. Il existe un point douloureux sous l’acromion en arrière.

La flexion contrariée et la supination de l’avant-bras (mouvement de la main orientant la paume vers le haut) sont douloureuses.

Capsulite rétractile (épaule gelée)

La capsulite rétractile, autrement appelée « épaule gelée » , est une inflammation de la capsule recouvrant l’articulation de l’épaule. 

Elle se manifeste par ailleurs par deux symptômes dominants qui sont : 

  •  la douleur 
  •  la raideur de l’épaule.

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à une capsulite ? 

Si la douleur de l’épaule se fait peu importante au début de la maladie, cette dernière évolue progressivement et finit par être intense et permanente, arrivée à un stade avancé de la maladie.

Au début, la douleur de l’épaule est importante et s’estompe au fur et à mesure de l’augmentation de l’enraidissement. La raideur prédomine sur l’abduction et la rotation externe ; elle apparaît d’une façon pas très remarquable ou suite à une épaule douloureuse simple.

En cas de capsulite, vous ressentez un point douloureux dans la partie avant de l’épaule. Les mouvements actifs en abduction et en rotation externe deviennent progressivement impossibles.  

Luxation, entorse et les autres atteintes traumatiques de l’épaule

Toutes les lésions après un traumatisme de l’épaule peuvent s’accompagner de douleur de l’épaule caractérisée selon l’atteinte. D’autres signes sont associés à la douleur et permettent d’identifier la topographie de la cause.

Elle est due à une chute sur la main ou le moignon de l’épaule ou rarement un choc direct sur la clavicule. La douleur de l’épaule est intense, mais l’épaule ne s’immobilise pas complètement. 

Un peu plus tard apparaitra un gonflement et une coloration noirâtre ou bleutée de la peau en regard.

  • Luxation antéro-interne de l’épaule :

Elle survient lors d’une chute sur la main avec le bras en abduction et en rotation externe. En cas de luxation, il vous est impossible de rapprocher votre bras vers la poitrine . Si vous forcez l’acte, cela peut exagérer la douleur. 

Le nerf circonflexe peut également être touché en cas de luxation antéro-interne. Ce qui peut être à l’origine d’une perte de la sensibilité au niveau du moignon de l’épaule et d’une augmentation de la tension du muscle deltoïdien.   

  • Luxation postérieure de l’épaule :

Elle est rare et souvent méconnue et se produit quelquefois lors d’une rixe, pendant un accident de la circulation, un accident sportif, une électrocution ou une crise convulsive.

 L’épaule est douloureuse et présente peu de déformation, mais la rotation interne est plus marquée.

La luxation acromio-claviculaire est due à une chute sur le moignon de l’épaule. L’épaule est plus ou moins immobile avec une limitation douloureuse de l’abduction. 

  • Fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus :

Elle est très fréquente chez la femme âgée, provoquée par un traumatisme minime.  Chez le sujet jeune, elle ne parvient qu’après un traumatisme violent.

 La douleur de l’épaule en conséquence est plutôt localisée sur la partie la plus haute du bras avec une déformation un peu plus basse et une coloration noirâtre ou bleutée de la peau en regard.

  • Lésion de la coiffe des rotateurs :

Le mécanisme en cause concerne les chutes, les microtraumatismes, les travailleurs manuels de force, les sportifs, les personnes âgées

La douleur se localise sur le moignon de l’épaule et s’irradie vers le bras. Un signe très spécifique de cette atteinte est le signe de Clairon : pour emmener la main à la bouche, vous êtes imposé de lever le coude plus haut que la main.  

Maladie inflammatoire ou dégénérative 

L’arthrite 

 L’arthrite est une maladie inflammatoire qui peut toucher l’articulation de l’épaule. Il  se manifeste par une douleur à l’épaule associée à un épanchement articulaire causé par un excès de liquide synovial (liquide qui lubrifie votre articulation). 

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à une arthrite ? 

Plusieurs causes sont possibles selon la nature du liquide en excès dans l’articulation. Les manifestations des symptômes (et de la douleur) diffèrent selon la cause : 

  • Arthrite d’origine infectieuse

Dans ce cas, seule l’épaule est concernée et des signes infectieux se présentent (sueurs profuses, frissons, température de 40°C). 

Ce type d’arthrite est causé par des germes transportés par le sang, ou des germes introduits par plaies ou piqûres directs dans votre articulation de l’épaule. 

  • Arthrite microcristalline

On le reconnaît surtout par la douleur qui peut toucher l’épaule seulement ou jusqu’à 3 autres articulations. Elle s’accompagne de signes infectieux modérés (fièvre de 38 à 38,5°C) et d’une inflammation sévère à l’épaule (rougeur extrême, douleur très intense, gonflement exagéré et chaleur au niveau de l’épaule).

  • La polyarthrite rhumatoïde 

 Dans une étude réalisée par Jacques Sany dans « Polyarthrite rhumatoïde de l’adulte » :

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie fréquente, hétérogène, dont les conséquences socio-professionnelles et familiales sont multiples. Contrairement à l’idée reçue, ce n’est pas une maladie bénigne. Ce n’est pas non plus une affection entraînant systématiquement un handicap grave. […]. Elle est classiquement intégrée dans le groupe des maladies auto-immunes et des connectivites. […]. Le plus souvent, il s’agit d’un rhumatisme inflammatoire chronique évoluant par poussées, susceptible d’entraîner inconstamment déformations et destructions articulaires.

La phase de début se caractérise par une arthrite responsable d’une douleur et d’une raideur des articulations des 2 mains, puis un gonflement des articulations qui sont chaudes, enraidies et douloureuses à la mobilisation avec une légère diminution du volume musculaire entre les os.

Ensuite, les articulations commencent à se déformer et deviennent de plus en plus douloureuses. La plupart des grosses articulations sont touchées, y compris l’épaule. Le tout accompagné d’une altération de l’état général, notamment la fatigue.

  • L’omarthrose

Comme n’importe quelle articulation, l’épaule peut être le siège d’une arthrose, c’est-à-dire d’une dégradation du cartilage. Elle correspond à une usure de l’articulation de l’épaule par destruction progressive du cartilage.

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à une omarthrose? 

Elle se caractérise par des douleurs de l’épaule qui se manifestent, dans un premier temps, uniquement lorsque l’articulation est sollicitée pour finir par devenir quasi permanentes

À part la douleur, vos principales plaintes sont aussi la perte de mobilité et les craquements de l’articulation. À terme, cette gêne fonctionnelle est susceptible d’altérer considérablement votre qualité de vie et de représenter ainsi un sérieux handicap au quotidien.

Conflit sous-acromial (épaule)

Tumeur osseuse maligne (cancer de l’os)

Une douleur à l’épaule peut également être révélatrice d’une tumeur osseuse maligne. 

         Selon une étude d’Ilhame Naciri et Baderddine Hassam dans The Pan African Medical Journal, « Une tumeur historique de l’épaule » publié dans PUBMED : le chondrosarcome est une tumeur osseuse maligne (un cancer), qui survient habituellement après l’âge de 40 ans, et qui siège préférentiellement au niveau du pelvis et de l’épaule

Ostéonécrose aseptique de la tête humérale

Ostéonécrose aseptique de la tête humérale s’agit d’un défaut de vascularisation de l’os situé sous le cartilage (os sous chondral). L’absence de vascularisation entraîne une nécrose (destruction) de l’os sous chondral qui ne remplit plus son rôle de support et de nutrition du cartilage.

 La conséquence est la destruction de l’extrémité supérieure de l’humérus avec une déformation de la tête de l’humérus, une destruction du cartilage et une arthrose précoce de l’épaule.

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à une ostéonécrose ? 

La douleur de l’épaule est le principal symptôme. Celle-ci est fluctuante et peut être provoquée par un effort plus important.

Parfois, il existe des débris dans l’articulation (corps étrangers) qui peuvent donner une sensation de craquement ou de “sables” dans l’articulation. Les périodes douloureuses sont espacées de périodes sans douleurs plus ou moins longues.

Maladie de Paget 

La maladie de Paget est une maladie de l’os très dispersée, probablement d’origine virale, déformante et hypertrophiant (fait augmenter le volume de l’os), avec existence d’une fibrose médullaire (formation anormale de fibre à l’intérieur de l’os).

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à la maladie de Paget ? 

Des douleurs profondes de l’épaule se présentent dans les complications de la maladie et elles s’accompagnent d’atteinte des autres articulations, de fissures et fractures osseuses, de maux de tête, d’une atteinte des organes de sens (difficulté à écouter, à voir ou à sentir les odeurs), des maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, hypertension artérielle…)…

Elle est rare avant l’âge de 40 ans, et touche plus volontiers l’homme que la femme.  Le plus souvent asymptomatique, cette maladie se découvre surtout à la radiographie. Mais la présence d’une douleur au niveau de l’épaule n’exclut pas sa possibilité de survenue et de gravité.

Arthropathie nerveuse

Il s’agit d’une arthropathie destructrice, indolore ou peu douloureuse. Vous pourriez plus être alerté par la diminution de la mobilité et la gêne fonctionnelle que la douleur. Mais elle figure tout de même dans la classe des causes pouvant entraîner une douleur à l’épaule. 

Hernie cervicale

Lorsque la couche externe d’un disque intervertébral (tissus mous en forme de disque et qui se trouve entre vos vertèbres)  se déchire, la substance molle qu’il contient peut-être poussée vers l’extérieur par l’ouverture, ce qui provoque la hernie discale.

Comment se manifeste une douleur à l’épaule due à une hernie cervicale ? 

Une hernie discale dans la région du cou peut provoquer des douleurs à l’épaule, avec des douleurs au cou, une douleur irradiante dans le bras, et de l’engourdissement ou des picotements dans le bras ou la main. La douleur peut être diffuse, continuelle et difficile à localiser. Elle peut également être vive, brûlante et facile à localiser.

Maladie cardiaque (douleur coronarienne)

Un infarctus du myocarde, aussi appelé communément « crise cardiaque » survient lorsque l’artère coronaire (artère irriguant le cœur) s’obstrue.

Le principal symptôme de l’infarctus est la douleur thoracique qui s’irradie vers l’épaule gauche. Elle est typiquement violente, intense, située derrière le sternum et provoque une sensation de serrement de la cage thoracique. La douleur peut irradier dans le bras gauche, l’épaule ou même la mâchoire, c’est une douleur décrite comme angoissante. Les victimes ressentent aussi une difficulté à respirer.

Pathologie hépato biliaire ou pancréatique

Les pathologies hépatobiliaires 

Comme l’abcès hépatique (collection de pus) ou la cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire) peuvent être à l’origine d’une douleur progressive siégeant au niveau de la partie supérieure de l’abdomen ou de la partie supérieure droite de l’abdomen et s’irradiant vers l’épaule droite en arrière.

Les pathologies pancréatiques

La pancréatite est une inflammation du pancréas. Le principal symptôme de la pancréatite est une forte douleur au niveau du sternum vers l’épaule, qui s’installe de façon permanente

Dans la majorité des cas, cette douleur irradie dans le dos et à gauche de l’abdomen. Ce symptôme peut s’accompagner de nausées et de vomissements.

Que faire alors devant une douleur de l’épaule ?

Clarifier le diagnostic : tests cliniques et imagerie

Quelques mouvements seront à effectuer afin de déterminer précisément quelle structure ou à quel niveau de l’épaule est réellement douloureux.

Exécution des tests des mouvements de l’épaule

Tests mettant à l’épreuve les muscles de la coiffe des rotateurs :

  • Des imageries pour confirmer

Afin de bien localiser l’atteinte pour en être sûr de la cause, des examens complémentaires peuvent être faits, notamment quelques imageries.

Les examens complémentaires ne sont pas toujours indispensables et leur indication dépend du contexte. La majorité des pathologies articulaires de l’épaule peuvent être traitées de manière conservatrice, sans avoir recours à une quelconque imagerie. Une imagerie n’est nécessaire que si le diagnostic est incertain ou que la pathologie est intriquée ainsi qu’en présence de douleurs de l’épaule dans un contexte traumatique.

  • L’ultrasonographie (US) permet une très bonne visualisation des calcifications et des pathologies de la coiffe, par contre, elle a une mauvaise résolution intra-osseuse, puisqu’elle ne permet de visualiser que la surface corticale. Elle représente un net avantage en termes de confort et de coût.
  • L’IRM apporte une très bonne visualisation intra-osseuse et des pathologies de la coiffe, sauf pour les calcifications (corps étranger dur fait de calcium), pour lesquelles l’US restent l’examen de choix. Trop demandée d’emblée, l’IRM devrait être réservée aux situations où l’US n’apporte pas la solution ou lorsqu’une intervention chirurgicale s’avère indispensable.
  • Dans ce cas, en particulier en présence de ruptures tendineuses non chroniques pouvant impliquer une indication chirurgicale, c’est l’arthro-IRM qui est l’examen de choix. Elle permet d’évaluer non seulement l’étendue de la rupture, mais aussi la rétraction et l’atrophie (diminution de taille) tendineuses et l’éventuelle dégénérescence graisseuse des muscles contre-indiquant une réparation chirurgicale.
  • La radiologie standard (RX) quant à elle reste utile sans accès à l’US et si l’on recherche une pathologie osseuse : fracture, tumeur, etc.
  • Les autres examens complémentaires, comme l’ECG, l’imagerie thoracique et abdominale, les analyses sanguines, sont à discuter en fonction du contexte.

Thérapie physique

 En dehors de la rupture de la coiffe des rotateurs, les recommandations proposent en première intention un traitement conservateur : la kinésithérapie (physiothérapie). C’est une thérapie traitant les articulations, muscles ou autres structures de soutien par des mouvements actifs (gymnastique par exemple) et passifs (tels que les massages).

L’objectif de la kinésithérapie est le maintien de la mobilité de votre épaule. Celle-ci est controversée dans le traitement de l’épaule gelée, en particulier au stade initial qui comprend des douleurs inflammatoires. Lors de la phase 2, si elle provoque des douleurs, elle est alors contre-productive et risque d’aggraver la rétraction capsulaire.

Médicaments

 L’antalgie médicamenteuse (antidouleur), notamment par AINS (Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien) systémiques, est généralement recommandée : par exemple, ibuprofène ou diclofénac. Les formes « retard » sont particulièrement utiles pour soulager les douleurs nocturnes. En cas d’« épaule gelée » ou de capsulite rétractile, certaines études anciennes ont suggéré que la calcitonine sous forme de spray nasal pouvait être utile associée aux AINS. 

Les infiltrations locales de corticostéroïdes peuvent être utiles dans les situations de crises douloureuses, en particulier en cas de tendinite calcifiante du sus-épineux et d’arthrose acromio-claviculaire. Les études sont cependant contradictoires sur leur effet bénéfique à moyen et à longs termes par rapport aux autres modalités de prise en charge conservatrice. De même, la supériorité d’infiltrations faites sous écho-guidage reste débattue.

Finalement, les infiltrations de corticostéroïdes sont partiellement contre-indiquées en cas de rupture tendineuse, soit parce qu’en supprimant les douleurs, elles favorisent le passage d’une rupture partielle à une rupture complète, soit parce qu’il semble qu’elles puissent compromettre la réparation tendineuse.

Recours à la chirurgie

La place de la chirurgie reste à préciser, en dehors de la rupture traumatique aiguë de la coiffe des rotateurs. De rares cas méritent une prise en charge chirurgicale relativement précoce, de l’ordre de quelques mois.

Après échec d’un traitement conservateur, il vous est habituellement proposé de traiter les conflits sous-acromiaux et les pathologies de la coiffe des rotateurs sans rupture par une acromioplastie (restauration chirurgicale de l’acromion avec une prothèse). Mais plusieurs études concluent à l’absence de supériorité de la chirurgie par rapport à la poursuite du traitement conservateur.

Dans certains cas de capsulite rétractile ou « épaule gelée » qui ne récupèrent pas après de nombreux mois, une approche chirurgicale peut être proposée, intégrant des mobilisations ou des capsulotomies ciblées (incision de la capsule articulaire) par voie arthroscopique (pénétration dans l’articulation).

Références

https://docteurphilipperoure.com/chirurgie-epaule/tendinopathie-coiffe-rotateurs/

https://www.la-tour.ch/fr/omarthrose-ou-arthrose-de-lepaule

https://www.planetesante.ch/Maladies/Tumeurs-osseuses

https://epaule-clinique.fr/pathologies/epaule/cartilage/lesion-osteochondrale-epaule/

https://www.medtronic.com/ca-fr/votre-sante/troubles-medicaux/hernie-discale-cervicale

https://www.allodocteurs.fr/maladies-coeur-infarctus-arret-cardiaque-infarctus-du-myocarde-les-symptomes-qui-doivent-alerter-

https://www.elsan.care/fr/pathologie-et-traitement/maladie-digestive/pancreatite-definition-causes-traitements

« Polyarthrite rhumatoïde de l’adulte », Jacques Sany publié dans Google Scholar

 « Une tumeur historique de l’épaule », Ilhame Naciri et Baderddine Hassam dans The Pan African Medical Journal, publié dans PUBMED

« Epaule douloureuse : Prise en charge ambulatoire » Tessa Kermode , Olivier Pasche , Jacques Cornuz , Pascal Zufferey publié dans La Revue Médicale Suisse, 2013

« L’essentiel médical de poche », François Aubert et Philippe Guittard

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Auteur/autrice

  • Zo Rakotomalala

    Je suis Dimbiniaina Mitahirizo, étudiant à la faculté de médecine de l'Université d'Antananarivo. Au cours de mes études, j'ai réalisé des stages dans des hôpitaux universitaires (CHU), ce qui m'a permis d'acquérir une expérience précieuse sur le terrain. Parallèlement à cela, j'ai développé une passion pour l'écriture, en particulier sur des sujets liés à la médecine, avec l'objectif de rendre ces informations accessibles à tous. En combinant ainsi mes connaissances médicales et mes compétences rédactionnelles, j'ai trouvé une manière d'exprimer ma passion pour la santé. Pour lire mes articles, consultez la page suivante.

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