La douleur à l’avant-bras peut se révéler être un obstacle majeur dans votre vie quotidienne. Que cette douleur découle d’un traumatisme, d’un problème nerveux ou d’une autre affection, elle peut avoir un impact significatif sur votre bien-être.
Il est essentiel de comprendre l’origine de cette douleur afin de déterminer la meilleure approche pour la traiter.
Dans cet article, nous examinerons les diverses causes possibles, des blessures aux problèmes médicaux plus complexes, tout en explorant les meilleures options de traitement disponibles.
Douleur à l’avant bras : les 6 points à retenir
Avant bras : vue anatomique
L’avant-bras est la partie du membre supérieure qui s’étend du coude au poignet.
Les os qui la constituent sont :
- le cubitus
- le radius
Il comprend une vingtaine de muscles fléchisseurs et extenseurs qui s’étendent jusqu’aux doigts.
Les principaux nerfs de l’avant-bras sont :
- le nerf médian
- le nerf ulnaire
- le nerf radial
Les causes possibles de douleur à l’avant-bras
Origine traumatique : fracture de l’avant-bras
Les fractures de l’avant-bras ont pour origine un traumatisme. Le plus souvent, il s’agit d’un choc violent, et plus précisément d’une chute sur votre avant-bras ou votre main.
Il est en effet courant de subir une ou plusieurs fractures de l’avant-bras lorsque vous utilisez vos mains pour amortir une chute, car le poids du corps se concentre sur le bras.
Quels sont les signes faisant évoquer une fracture de l’avant-bras ?
- Une douleur vive de l’avant-bras, immédiatement après le traumatisme
- Un hématome : une collection de sang sous votre peau.
- Si la fracture est déplacée, un déplacement de l’avant-bras et de la main
- Si la fracture est associée à une ouverture de la peau, des lésions de la peau et des tissus mous (muscles, graisses et tendons)
- Une impotence fonctionnelle totale : votre membre a complètement perdu sa fonctionnalité (immobilité)
Cette fracture peut se manifester par des symptômes typiques chez les blessés du membre supérieur, tels qu’un bras fléchi soutenu par l’autre pour réduire la douleur (attitude de Dessault).
Une atteinte nerveuse fréquente : le syndrome du canal carpien
Le syndrome du canal carpien se manifeste par un engourdissement et des picotements dans votre avant-bras et votre main.
Ces symptômes sont causés par la compression du nerf médian lors de son passage dans le canal carpien.
Les causes incluent la surutilisation de votre poignet et de votre main, en particulier si vous effectuez des activités très répétitives, comme la dactylographie.
Comment reconnaître cette cause de douleur à l’avant-bras ?
Le syndrome du canal carpien se caractérise par des symptômes spécifiques tels que :
- Des douleurs nocturnes de l’avant-bras qui vous réveillent. Souvent, le fait de secouer votre avant-bras et votre main, de la laisser pendre ou de la masser apporte un soulagement.
- Des picotements dans le pouce, l’index, le majeur et l’annulaire
- La condition peut évoluer vers des engourdissements et une perte de dextérité dans les cas les plus avancés.
le syndrome du tunnel radial
Le syndrome du tunnel radial est une maladie douloureuse de la région de l’avant-bras. Elle résulte de la compression d’une branche du nerf radial au point de l’embranchement de l’avant-bras au coude.
Comment reconnaître cette cause de votre douleur à l’avant-bras ?
La compression provoque une douleur qui :
- Se trouve sur la face dorsale (en arrière) de votre coude et de votre avant-bras
- Peut apparaître brutalement ou de manière progressive, selon la cause.
- Peut être déclenchée ou aggravée par les mouvements d’extension du coude et du poignet.
- Est parfois amplifiée la nuit, ce qui a pour conséquence de nuire à la qualité de votre sommeil.
Lorsque la compression est permanente, on peut observer une fatigue et une perte de force musculaire.
Les symptômes du syndrome du tunnel radial présentent des similarités avec l’épicondylite latérale (Tennis elbow). Il n’est d’ailleurs pas rare que les deux conditions coexistent.
Le syndrome du tunnel cubital
Le syndrome du tunnel cubital est une condition causée par un excès de pression sur le nerf cubital au niveau du coude.
Il s’agit du syndrome compressif le plus fréquent après le syndrome du tunnel carpien.
Comment reconnaître cette cause de votre douleur à l’avant-bras ?
L’engourdissement et le picotement dans l’annulaire et l’auriculaire sont des symptômes courants d’un piégeage du nerf ulnaire.
Souvent, ces symptômes se manifestent et partent. Ils se produisent plus souvent lorsque le coude est plié, comme lors de la conduite ou de la tenue d’un téléphone. Certaines personnes se réveillent la nuit parce que leurs doigts sont engourdis.
Les manifestations cliniques incluent une diminution de la force musculaire et des altérations de la coordination digitale (comme la manipulation d’outils ou la pratique d’un instrument).
Ces signes se présentent habituellement dans des situations plus avancées de compression nerveuse.
Lorsque la compression nerveuse est sévère ou persiste sur une longue durée, une atrophie musculaire (réduction du volume musculaire) peut survenir dans la main. Une fois ce phénomène installé, il est généralement irréversible.
La plexopathie brachiale peut expliquer votre douleur à l’avant-bras
La plexopathie brachiale se manifeste suite à une lésion des nerfs du plexus brachial, un réseau nerveux reliant la moelle épinière au bras et à l’avant-bras.
Cette atteinte survient souvent à la suite d’une blessure étirant les épaules et le cou, pouvant causer des dommages aux nerfs dans cette zone.
Les blessures sportives et les accidents de voiture sont souvent impliqués. L‘inflammation, les tumeurs et la radiothérapie peuvent également endommager le plexus brachial.
Comment reconnaître cette cause de votre douleur à l’avant-bras?
- Des fourmillements ou des douleurs « éclair » (apparition brutale et violente et disparition rapide)
- Parmi les signes les plus fréquents, on peut retrouver une paralysie totale d’emblée du membre supérieur, un déficit sensitif ou moteur (perte de sensibilité, perte de force, difficulté à effectuer un mouvement)
- Des douleurs à l’avant-bras, souvent intenses, peuvent se manifester sous différentes formes telles que des sensations de brûlure, d’écrasement, de torsion ou de broiement. Ces douleurs indiquent souvent un pronostic défavorable.
Une infection des os de l’avant-bras : l’ostéomyélite
L’ostéomyélite de l’avant-bras est une infection bactérienne ou fongique de l’os.
- Dans le cadre de l’ostéomyélite aiguë qui se propage par voie sanguine, les infections des os de votre avant-bras provoquent de la fièvre parfois, après quelques jours, une douleur au niveau de votre avant-bras,
- La zone infectée peut être lésée, chaude et gonflée, et vos mouvements peuvent être douloureux.
- Une perte de poids et une sensation de fatigue peuvent être observées.
Lorsque l’ostéomyélite résulte d’une infection des tissus mous adjacents ou de l’invasion directe par un organisme, la zone au-dessus de votre avant-bras gonfle et devient douloureuse.
Un abcès (une collection de pus) peut se former dans les tissus adjacents. Ces infections peuvent ne pas entraîner de fièvre.
Dans une étude d’Inès Kechaou et Imène Boukhris titré “Abcès de l’avant-bras: penser à l’ostéomyélite, même chez un adulte immunocompétent” :
L’ostéomyélite est classiquement décrite chez l’enfant. Elle est la conséquence de la contamination de l’os, par voie hématogène (par le sang), par un ou plusieurs microorganismes.[…] Quand elle survient chez l’adulte, le plus souvent elle fait suite à une contamination directe post chirurgicale ou après une fracture ouverte, ou par atteinte par contiguïté.
L’étude se porte sur une patiente âgée de 23 ans, sans antécédents, qui était admise pour fièvre aiguë chiffrée à 40°C avec douleur et tuméfaction cutanée d’aggravation progressive au niveau de la face antérieure de l’avant-bras droit.[…]. Le diagnostic d’ostéomyélite était retenu après une IRM.
Une cause rare : le cancer des os de l’avant-bras
Le cancer des os, bien qu’assez rare chez les adultes, représente moins de 1 % de l’ensemble des cancers. Les douleurs osseuses à l’avant-bras ou les fractures peuvent être des signes cliniques de ce type de cancer.
Comment reconnaître cette cause de votre douleur à l’avant-bras ?
Il est important de noter que les signes de cancer des os peuvent ne pas être immédiatement apparents et que le cancer n’est pas nécessairement la première cause à envisager.
Cependant, certains symptômes associés au cancer des os peuvent inclure :
- Douleurs osseuses de l’avant-bras
- Gonflement et sensibilité à proximité de la zone touchée
- Fatigue
- Perte de poids involontaire
- Fièvre
Douleurs à l’avant-bras : causes variées
Tendinites du coude
La tendinite du coude est une inflammation des tendons qui relient les muscles de l’avant-bras au coude.
Selon la zone atteinte, les symptômes d’une tendinite du coude à répercussion sur votre avant-bras peuvent varier.

Hernie discale
Une hernie discale cervicale correspond à l’expulsion d’un morceau de disque à travers une déhiscence (une ouverture) de sa paroi postérieure. Ce fragment discal vient comprimer la racine nerveuse.
Cette compression crée un “conflit disco-radiculaire”, qui provoque un pincement de la racine. Elle réagit par l’envoi d’un signal douloureux tout au long de son trajet : c’est la névralgie cervico-brachiale.
Une névralgie cervico-brachiale est une douleur d’origine neurologique, qui part de votre cou (rachis cervical) et qui décrit un trajet douloureux précis dans votre bras et votre avant-bras, pour se terminer dans un ou plusieurs doigts de votre main.
La douleur de votre avant-bras est :
- Invalidante (la douleur vous empêche exercer une activité normale)
- À type de brûlure, d’électricité ou de sensation d’étau
- Associée à des douleurs cervicales ou à des maux de tête postérieurs.
- Ces douleurs, parfois ressenties entre ou sous les omoplates, peuvent être décrites comme des coups de poignard.
- Des troubles de la sensibilité peuvent être rencontrés : fourmillements des doigts, sensation cartonnée de la peau lors du toucher des objets.
- Dans les cas les plus sévères, une faiblesse musculaire apparaît. On observe alors une difficulté à réaliser des gestes précis (boutonner un chemisier, écrire…), une fonte musculaire, des crampes, une rétraction des doigts (souvent au réveil) puis une paralysie.
Arthrose vertébrale ou cervicarthrose
La cervicarthrose, une dégénérescence liée au vieillissement des structures osseuses et ligamentaires, peut entraîner différents phénomènes, parfois associés, responsables de la névralgie cervico-brachiale.
La déshydratation des disques intervertébraux associée au pincement de ces derniers entraîne une diminution de l’espace entre les vertèbres et un rétrécissement des canaux d’où émergent les racines nerveuses.
Cela peut entraîner une compression de la racine nerveuse dans un espace trop étroit.
Troubles cardiaques
Une douleur ressentie dans l’avant-bras peut être un symptôme inattendu d’une condition médicale. Des douleurs à cet endroit peuvent parfois être un signe d’une affection cardiaque sous-jacente.
les douleurs thoraciques irradiant vers l’épaule gauche et l’avant-bras sont des signes courants de maladies cardiaques, souvent accompagnés de symptômes tels que l’essoufflement.
- L’infarctus du myocarde qui survient lorsqu’une plaque d’athérome se détache, puis se déplace et s’immobilise dans une artère coronaire (artère du cœur)
- La péricardite qui est une inflammation du péricarde, le mince sac protecteur à double membrane qui enveloppe le cœur
Douleur à l’avant-bras : et si c’était une fibromyalgie ?
La fibromyalgie est une maladie qui affecte le système nerveux central. Le symptôme le plus courant de la fibromyalgie est une douleur ressentie dans une ou plusieurs parties du corps.
La douleur peut être différente chez chaque personne et se déplacer d’une partie du corps à une autre. De plus, son intensité peut fluctuer d’heure en heure ou de jour en jour.
Comment reconnaître la douleur à l’avant-bras causé par une fibromyalgie ?
En plus des douleurs diffusées, vous pouvez également présenter des symptômes comme :
- Une fatigue
- Des troubles du sommeil,
- Des troubles de la mémoire et de la concentration
- Des sauts d’humeur
- Des troubles gastro-intestinaux (comme la constipation ou la diarrhée)
- Une sensibilité accrue au toucher et à la pression
Que faire en cas de douleur à l’avant-bras ?
Repos, traitement médical et rééducation
La majorité des causes de votre douleur (épicondylite, arthrose, douleurs musculaires) se traitent par la mise au repos de l’avant-bras, des médicaments contre la douleur et des séances de kinésithérapie (physiothérapie) si besoin.
Les antalgiques (paracétamol) et anti-inflammatoires (ibuprofène) sont indiqués pour le traitement des douleurs ponctuelles ou des crises douloureuses. Il faut éviter d’en consommer de manière excessive ou prolongée.
La kinésithérapie donne d’excellents résultats pour le traitement de l’épicondylite, à la fois pour soulager les douleurs, et pour identifier et corriger les problèmes de fond. Cela est possible en associant :
- Des massages et techniques de physiothérapie (ondes de choc, traitement par le froid ou par la chaleur)
- Des étirements et exercices spécifiques pour renforcer les muscles et les tendons de l’avant-bras
Ces techniques sont bien sûr complétées par des conseils sur l’équipement sportif, l’hygiène sportive et la posture.
La kinésithérapie est également très pertinente pour la gestion des douleurs liées à l’arthrose.
Quand faut-il opérer ?
Dans la majorité des cas, les fractures de l’avant-bras nécessitent un traitement chirurgical ; en effet, la chirurgie est le seul moyen de corriger le déplacement osseux.
L’opération pratiquée est une ostéosynthèse, un geste qui consiste à fixer l’os grâce à des plaques vissées ou un enclouage. Il faut ensuite compter environ 2 mois de consolidation.
Après ce type d’opération, la rééducation de l’avant-bras est indispensable. Elle permet aux patients de récupérer une bonne mobilité de l’avant-bras, de prévenir les complications, et de retrouver leur autonomie au quotidien.
Dans certains cas précis, la chirurgie n’est pas nécessaire :
- Les traumatismes chez enfants
- Les fractures non déplacées
On opte alors pour un traitement orthopédique : l’avant-bras est immobilisé grâce à un plâtre, des attelles ou une résine. Là encore, une rééducation est souvent nécessaire pour lutter contre certains effets de l’immobilisation.
Références
Articles et ressources utilisées dans la création de cet article
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