Le conflit sous-acromial est une affection courante chez les adultes et se caractérise par une douleur et une gêne dans la région antérolatérale de l’épaule et du bras.
La prise en charge du conflit sous-acromial doit être adaptée en fonction du stade de la maladie et des caractéristiques du patient.
Cet article revient sur les principales notions à connaître sur cette pathologie : sa définition, son incidence, sa symptomatologie et sa prise en charge.
Anatomie sous-acromial (épaule)
La biomécanique de l’épaule humaine contribue souvent à son amplitude de mouvement unique. Au total, l’épaule est constituée de trois os :

- L’humérus,
- L’omoplate
- Et la clavicule.
L’espace sous-acromial, situé entre la tête humérale et l’acromion de l’épaule, est composé d’une série de structures. Celles-ci comprennent :

- La bourse
- Les tendons de la coiffe des rotateurs (supra-épineux, infra-épineux, teres minor et subscapularis) ;
- Le complexe du ligament gléno-huméral supérieur ;
- Le complexe du ligament coracoacromial ;
- Le tendon du biceps ;
- Et le long chef du triceps.
Les structures de l’espace sous-acromial interagissent entre elles ainsi qu’avec d’autres parties du corps, notamment les nerfs, ce qui peut entraîner des douleurs dans l’épaule si celle-ci s’enflamme à la suite d’une blessure ou d’une surutilisation.
Conflit sous-acromial (épaule) : Définition
La signification du terme conflit indique en fait une condition de conflit d’une structure anatomique lorsqu’elle est comprimée entre deux autres structures adjacentes.
Lorsque le membre supérieur est soulevé à plus de 45° par rapport au tronc, il se produit un rétrécissement de l’espace entre la tête de l’humérus et l’acromion, où passent les tendons de la coiffe des rotateurs.
Lors de la répétition de certains mouvements sportifs ou de tâches de travail normales, que ce soit en raison de déséquilibres musculaires ou de l’irrégularité du profil de l’épaule, l’augmentation des frottements dans cet espace entraîne une inflammation des structures qui s’y trouvent (impact).

On parle alors de syndrome du conflit sous-acromial de l’épaule (encore appelé syndrome d’accrochage), qui entraîne une dégénérescence progressive du tendon jusqu’à sa rupture. La douleur peut progressivement devenir si intense qu’elle entrave même les mouvements les plus simples et peut même survenir la nuit, lorsque le bras est au repos.
Causes du conflit sous-acromial (épaule)
- La faiblesse des muscles de la coiffe des rotateurs nous empêche d’effectuer toute l’amplitude des mouvements sans restriction, ce qui peut facilement blesser cette zone ;
- Si une personne participe à des activités qui nécessitent des étirements répétés de la tête, comme l’haltérophilie, le manque de technique appropriée peut augmenter le risque de blessure, car une forme inadéquate oblige la personne à utiliser ses tendons au lieu de sa force musculaire ;
- Enfin, l’usure des articulations affecte progressivement l’orientation et la position des articulations tout en réduisant l’espace disponible entre les parties du squelette, ce qui limite l’amplitude des mouvements et favorise le conflit.

En outre, l’usure des articulations avec l’âge peut également contribuer au conflit sous-acromial, car l’espace au sein de nos articulations a été conçu pour diminuer avec le temps en raison de l’usure.
Symptômes du conflit sous-acromial (épaule)
Le principal symptôme du conflit sous-acromial est une douleur à l’épaule, qui peut être aiguë ou chronique.
La douleur peut commencer après une activité physique et se poursuivre par la suite. Elle peut également survenir pendant le sommeil la nuit, surtout si le bras est posé au-dessus de la tête.

Les autres symptômes sont les suivants :
- Faiblesse du membre supérieur;
- Difficulté à lever le bras au-dessus de la tête ;
- Douleur irradiant le long du bras ou dans le cou
- Perte de l’amplitude des mouvements, surtout lorsqu’on lève le bras au-dessus de la hauteur de l’épaule ;
- Un bruit de claquement provenant de l’épaule.
Craquement et conflit sous-acromial, quel lien ? (faut-il s’inquiéter)
Les craquements ou crépitements dans l’épaule peuvent parfois être associés à un conflit sous-acromial.
Ces bruits ont plusieurs causes potentielles, dont la principale est le résultat du frottement des tendons (ou de structures voisines) contre l’os de l’acromion. Ces craquements se produisent généralement lors des mouvements de l’épaule en élévation.
Il est important de noter que les craquements ou crépitements dans l’épaule ne sont pas toujours indicatifs d’un problème grave. En effet, de nombreuses personnes peuvent présenter des craquements occasionnels ou fréquents sans présenter de douleur ou de limitation fonctionnelle significative.
De même, de nombreuses études n’ont pas établi de liens directs entre la fréquence ou l’intensité de ces bruits avec des phénomènes dégénératifs (comme l’arthrose) ou des ruptures tendineuses.
Cependant, si les craquements s’accompagnent de douleur, de raideur ou d’une perte de force, il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour un examen et une évaluation plus approfondis.
Diagnostic du conflit sous-acromial (épaule)
Dans le diagnostic du conflit sous-acromial, un certain nombre de tests peuvent être utilisés pour évaluer la situation. Le test de Neer et le test de Hawkins-Kennedy sont généralement utilisés pour évaluer la gravité du conflit de l’épaule. Pour plus d’informations, le test d’emploi et le test de Yocum sont également souvent effectués.
En outre, les médecins peuvent également effectuer un test de conflit en position couchée pour mesurer la souplesse et un examen du déficit de force musculaire pour déterminer la force musculaire.
Pour bien comprendre l’étendue de cette affection, des méthodes d’imagerie telles que l’IRM, le scanner ou l’échographie peuvent également être utilisées pour une évaluation précise.

Traitement du conflit sous-acromial (épaule)
Le traitement du conflit de l’épaule se divise en deux grandes catégories : le traitement conservateur et le traitement chirurgical. Il est important de noter que la chirurgie ne doit être utilisée qu’en dernier recours, lorsque les traitements non chirurgicaux n’ont pas donné de résultats positifs
Traitement conservateur
Le traitement conservateur du conflit sous-acromial se concentre sur la réduction de la douleur et la récupération d’un mouvement articulaire complet.
En général, des thérapies physiques telles que la stimulation électrique transcutanée des nerfs (TENS), la thérapie au laser et les ultrasons sont utilisées dans ces traitements pour favoriser la guérison et soulager l’inconfort. Les évidences scientifiques à leur égard sont toutefois mitigées.
Des exercices de mobilisation active et passive peuvent être effectués au seuil de douleur le plus bas afin d’améliorer l’amplitude de mouvement des articulations.
Par ailleurs, des exercices de renforcement de la région scapulaire et de l’épaule permettront une meilleure stabilisation, une guérison optimale et une prévention des récidives (notamment chez les sportifs).

Des injections anesthésiques combinées à des médicaments stéroïdiens peuvent également être bénéfiques pour les personnes qui ne répondent pas aux autres formes de traitement.
En outre, des massages thérapeutiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des compresses de glace et des médicaments stéroïdiens peuvent être utilisés en fonction de l’état du patient.
Un repos associé à un arrêt de travail est parfois prescrit pour permettre la guérison optimale, et la réduction de l’inflammation à l’épaule.
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical du conflit sous-acromial lié à l’épaule implique généralement des procédures destinées à créer plus d’espace dans la région sous-acromiale et à soulager la douleur.

Il peut impliquer une réduction chirurgicale des saillies osseuses dures, un lissage partiel des éperons osseux ou la division/suppression des composants structurels qui peuvent entraver le mouvement.
L‘acromioplastie, par exemple, est une chirurgie arthroscopique qui régularise l’acromion, le remplaçant par un acromion de forme plus plate, réduisant ainsi la friction dans l’espace sous-acromial.
Par conséquent, bien que cette intervention puisse avoir un effet positif sur la mobilité et réduire la douleur, elle doit être discutée avec un professionnel de la santé de confiance afin de s’assurer que tous les aspects sont pris en compte avant de décider d’un plan de traitement.