travail physique

Combien d’arrêt de travail pour une épicondylite du coude ? (Maladie professionnelle ?)

Partagez avec vos proches concernés
0
(0)

Un arrêt de travail pour une épicondylite du coude est assez fréquent dans le monde professionnel. En effet, le taux de cette tendinite représente à elle seule près de 11 % d’arrêt de travail relatif aux troubles musculo-squelettiques.

Combien d’arrêt de travail pour une épicondylite du coude ? Est-ce une maladie professionnelle ? Quels conseils si on souhaite travailler avec condition ? Grand plan sur le sujet.

Épicondylite du coude : un petit rappel

L’épicondylite ou « tennis elbow » (à ne pas confondre avec l’épitrochléite) est un trouble musculo-squelettique qui atteint la région du coude. Elle est causée par une lésion d’un tendon qui relie le muscle de l’avant-bras à l’épicondyle.

La lésion tendineuse survient après une saillie osseuse : la tête de l’humérus passe par-dessus l’articulation du coude.

Ce déplacement provoque un micro déchirure de fibres des tendons extenseurs de l’avant-bras. Les tissus qui avoisinent l’articulation dans la loge postérieure subissent par conséquent une inflammation.

Elle se manifeste par des douleurs au niveau de l’épicondyle qui peuvent irradier dans l’avant-bras. Les symptômes incluent également une douleur locale lors de certains mouvements ou de la saisie d’objets, ainsi que des douleurs nocturnes dans certains cas plus sévères.

On diagnostique l’épicondylite avec des tests cliniques, et on a recours à des tests d’imagerie médicale (comme l’échographie ou l’IRM) si on suspecte une atteinte plus sérieuse (comme une fissure du tendon).

tennis elbow
Source

La blessure résulte des mouvements de supination et de pronation récurrente en force de l’avant-bras. Elle survient également suite à un surmenage ou une faiblesse des muscles qui naissent au niveau du coude.

Combien d’arrêt de travail pour une épicondylite du coude ?

Un arrêt de travail peut être prescrit par un médecin traitant. Il n’existe pas de nombre exact de jours d’arrêt de travail. La durée est plutôt définie en fonction des signes et symptômes relevés par le médecin traitant.

Plus précisément, la durée d’arrêt de travail dépend du degré des symptômes et de l’intensité de sollicitation du membre supérieur au travail. Par exemple, un métier sédentaire nécessitera un arrêt plus court qu’un travail physique impliquant le port de charges lourdes.

Dans certains cas, le médecin pourrait prescrire un repos jusqu’à l’apaisement complet des douleurs (en fonction des demandes physiques du métier, de la dominance du bras atteint, des lésions associées, etc.).

L’arrêt de travail est généralement de 7-10 jours, après quoi une réévaluation est réalisée pour déterminer le plan d’action.

Pour une épicondylite rebelle ou sévère (comme une fissure du tendon), le temps d’arrêt sera généralement plus long. On parle alors de 3-4 semaines, et une rééducation en kinésithérapie (physiothérapie) permettant d’accélérer la guérison.

Si l’atteinte requière une intervention plus invasive (comme une infiltration ou une chirurgie), le temps d’arrêt de travail sera alors adapté en conséquence. Le médecin évaluera la condition, déterminera un pronostic, et prescrira un repos approprié. Celui-ci varie de 3 semaines à 3-4 mois en fonction du travail et des complications.

Quoiqu’il en soit, pendant l’arrêt, il est essentiel de suivre les recommandations médicales visant la réduction de la douleur, l’amélioration de la qualité de vie, et la reprise des activités.

Parmi les modalités de traitement disponibles, on compte :

Comment travailler avec une épicondylite?

Dans certains cas, il peut être possible de continuer à travailler malgré l’épicondylite. Voici des conseils généraux qui permettront de poursuivre l’activité professionnelle en minimisant les complications :

  1. Réaménagez votre espace de travail : Si possible, adaptez votre poste de travail pour réduire les mouvements répétitifs du coude qui pourraient aggraver la douleur. Utilisez des outils ergonomiques si nécessaire.
  2. Évitez les mouvements répétitifs : Limitez les activités qui sollicitent excessivement votre coude, comme le soulèvement de charges lourdes ou les gestes répétitifs. Votre médecin pourrait par exemple permettre un retour au travail avec certaines restrictions.
  3. Utilisez une attelle ou une orthèse : Une attelle ou une orthèse de coude peut aider à soulager la douleur en soutenant la zone affectée pendant que vous travaillez. Attention toutefois à respecter les recommandations médicales, car un repos prolongé pourrait mener à de la raideur et une faiblesse à long terme.
  4. Pratiquez des étirements adaptés et un échauffement : Effectuez régulièrement des étirements doux pour assouplir les muscles du bras et du coude, mais évitez les exercices qui provoquent de la douleur.
  5. Prenez des pauses régulières : Accordez-vous des pauses régulières pendant la journée de travail pour permettre à votre coude de se reposer.
  6. Utilisez des compresses froides ou chaudes : Appliquez des compresses froides pour réduire l’inflammation après une activité intense et des compresses chaudes pour détendre les muscles avant de reprendre le travail. Vous pourriez les mettre au congélateur ou au micro-ondes.
  7. Communiquez avec votre employeur : Informez votre employeur de votre condition médicale et de vos limitations, si nécessaire. Essayez de collaborer pour trouver des solutions qui vous permettent de travailler dans des conditions adaptées à votre état de santé.
  8. Suivez les recommandations de rééducation : Si votre médecin vous a prescrit des exercices de rééducation, pratiquez-les régulièrement pour renforcer les muscles du bras et du coude.

L’épicondylite (tennis elbow) : une maladie professionnelle ?

L’épicondylite affecte particulièrement le coude et se produit à la suite d’une posture ou d’un geste particulier au travail. Elle est reconnue par le tableau numéro 57 des maladies professionnelles en France.

Pour être reconnue, le délai de prise en charge doit être de 30 jours maximum suivant l’apparition des symptômes.

L’épicondylite du coude touche les professions appartenant au secteur tertiaire. Cela concerne notamment :

  • les activités immobilières ;
  • les services aux entreprises ;
  • les services aux particuliers.

Plus précisément, elle concerne les métiers comportant des mouvements répétés de préhension ou d’extension de la main sur l’avant-bras, ou encore des mouvements de pronosupination répétitifs.

travail vibratoire provoquant des troubles musculo-squelettiques
Source

La reconnaissance de la maladie doit passer par une étape de diagnostic clinique fait et déclaré par le médecin traitant. Celui-ci réalisera des examens cliniques, et possiblement des tests d’imagerie, pour confirmer le diagnostic.

Une déclaration est ensuite envoyée à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Après réception, Il faut patienter jusqu’à près de 3 trois mois (100 jours) pour que la CPAM mène une investigation et reconnaisse le diagnostic.

Si le processus se déroule sans anicroche, il y aura accord entre le salarié, l’employeur et la CPAM pour reconnaître l’épicondylite comme maladie professionnelle, et toucher les indemnités correspondantes.

Il arrive toutefois qu’il y ait désaccord sur certains points (comme la cause professionnelle). À ce moment, le dossier sera transmis à un comité d’experts médicaux qui prendront une décision à la lumière du dossier médical.

Ressources

Épicondylite chez les femmes de ménage : quelle particularité ?

Épitrochléite et épicondylite : quelle différence ?

Références

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/blessures-empoisonnement/l%C3%A9sions-li%C3%A9es-au-sport/%C3%A9picondylite
https://www.ameli.fr/assure/droits-demarches/maladie-accident-hospitalisation/maladie-professionnelle/maladie-professionnelle#:~:text=Le%20m%C3%A9decin%20traitant%20%3A,et%20les%20remet%20au%20salari%C3%A9

Cet article vous-a-t-il été utile?

Indiquez votre appréciation de l'article

Note des lecteurs 0 / 5. Nombre de votes 0

Si vous avez bénéficié de cet article

Merci de le partager avec vos proches

Merci de votre retour

Comment pouvons-nous améliorer l'article ?

Auteur/autrice

  • Arotoky R

    Je m’appelle Arotoky Randriamantena et je suis interne en médecine humaine au sein de la Faculté de médecine d’Antananarivo. Tout au long de mon cursus médical, j’ai suivi des stages hospitaliers à partir desquels j’ai pu forger la base de mon expérience professionnelle. Je suis passé par de nombreux services : pédiatrie, médecine interne, chirurgie cardio-vasculaire, cardiologie, gynécologie obstétrique, chirurgie générale, santé publique… J’ai aussi une passion pour la rédaction web. Le défi dynamique de la rédaction est pour moi un défi qui mérite un apprentissage constant. Je me spécialise dans le domaine de la santé et du bien-être dans lequel je suis le mieux à l’aise et mes compétences en tant que personnel de santé y sont fortement sollicitées.

Contenu
Retour en haut