En plus d’être douloureux, le syndrome du canal carpien altère également les mouvements de la main. Pour éviter que les symptômes s’aggravent et deviennent difficiles à traiter, il convient d’établir le diagnostic le plus tôt possible.
Dans cet article, découvrez les examens cliniques et imageries à faire pour poser le diagnostic du canal carpien.
Examen physique utile pour le canal carpien
Au cours de l’évaluation clinique, le médecin se concentre sur l’état de santé général, les antécédents médicaux et les symptômes du patient.
Il effectuera un examen spécifique au niveau de la main et du poignet avec quelques tests physiques.
Les objectifs consistent à :
- identifier les mouvements et postures qui déclenchent la douleur ;
- évaluer l’intensité de la douleur ;
- étudier la sensibilité des doigts et de la main ;
- vérifier le tonus musculaire de la main.
Pour obtenir des résultats concrets sur ces divers paramètres, des tests très spécifiques sont réalisés.
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Tests de sensibilité
Le praticien peut utiliser un objet pointu, comme une épingle, pour évaluer la sensibilité de certaines zones de la main et des doigts.
Une diminution de la sensibilité dans le territoire du nerf médian (essentiellement le pouce, l’index et le majeur) peut être un signe d’irritation du nerf médian.
Test de résistance musculaire
Le nerf médian est responsable de l’innervation de plusieurs muscles du poignet et de la main. Lorsque le syndrome du canal carpien comprime le nerf médian, certains muscles peuvent présenter une faiblesse. Voici quelques-uns des muscles concernés :
- Muscles de la région thénar (pouce) : Le nerf médian innervé les muscles thénariens, tels que le court abducteur du pouce, le court fléchisseur du pouce, l’opponens du pouce et le chef superficiel du fléchisseur profond du pouce. Une faiblesse de ces muscles peut entraîner une difficulté à saisir ou à pincer des objets avec le pouce.
- Muscles fléchisseurs des doigts : Le nerf médian innerve les muscles fléchisseurs superficiels et profonds des doigts. Une faiblesse de ces muscles peut entraîner une difficulté à plier les doigts ou à effectuer des mouvements de préhension.
- Muscles fléchisseurs du poignet : Le nerf médian innerve également certains muscles fléchisseurs du poignet, notamment le fléchisseur radial du carpe et le fléchisseur ulnaire du carpe. Une faiblesse de ces muscles peut entraîner une diminution de la force de flexion du poignet.
Le praticien va donc réaliser des tests de force en essayant d’isoler les muscles cités ci-haut, de sorte à évaluer s’il y a une faiblesse des muscles innervés par le nerf médian.
Il est toutefois important de noter que la distribution de la faiblesse musculaire peut varier d’un individu à l’autre en fonction de la sévérité et de la localisation de la compression du nerf médian.
Le test de Tinel
Le test de Tinel est un moyen d’évaluer les signes de lésions nerveuses ou d’irritation nerveuse à une zone spécifique.
Sur la main, le signe de Tinel se manifeste par une sensation de picotement que le patient ressent lorsque le médecin tapote la peau, au niveau du nerf médian.
Si le patient ressent une sensation de picotement, de douleur ou une augmentation des symptômes dans la main et les doigts, cela peut indiquer une irritation ou une compression du nerf médian.
Ce test est souvent utilisé comme un indice diagnostique initial pour évaluer la présence d’un syndrome du canal carpien, mais il ne permet pas de confirmer le diagnostic de manière définitive.
Le test de Phalen
Pour effectuer le test, le patient est en position debout ou assise. Le médecin lui demande ensuite de fléchir au maximum les deux poignets tout en appuyant la face dorsale des deux mains l’une contre l’autre et de maintenir cette position pendant une minute.
Cette position de flexion soutenue peut provoquer une augmentation des symptômes dans la main et les doigts chez les personnes atteintes d’un syndrome du canal carpien.

En cas de test positif, le patient peut ressentir des engourdissement ou picotements dans le pouce, l’index et/ou le majeur. Ces sensations peuvent aussi parfois s’étendre sur la moitié médiale de l’annulaire.
Pour remarque, il faut savoir que plus les symptômes apparaissent rapidement, plus le syndrome du canal carpien est sévère.
Par contre, il est important de noter que le test de Phalen ne permet pas de confirmer le diagnostic de manière définitive.
Le test de Durkan
Lors du test de Durkan, le patient se retrouve en position assise avec le coude fléchi à 30 degrés, l’avant-bras en supination et le poignet en position neutre. L’examinateur place les deux pouces sur le ligament carpien transverse et applique une pression pendant 30 secondes maximum.
Le test de Durkan est positif si le patient présente des symptômes d’engourdissement, de douleur ou de paresthésie dans la distribution du nerf médian.
Examen d’imagerie médicale pour apprécier le canal carpien
Afin de confirmer avec certitude le diagnostic de syndrome du canal carpien, le médecin préconise souvent des examens d’imagerie.
Ces derniers aident à y voir plus clair sur la cause de l’affection et donnent aussi un aperçu des éventuelles séquelles.
Nous allons citer les plus courants.
La radiographie du poignet
La radiographie affiche une image de la structure interne (anatomie) du poignet. Elle montre aussi les deux os de l’avant-bras (radius et cubitus) et les huit os du poignet (os du carpe).

Avec ce type d’examen, il est plus facile de détecter les problèmes osseux qui peuvent être à l’origine du syndrome du canal carpien. C’est le cas de l’arthrose, des lésions traumatiques ou d’une tumeur.
L’échographie du poignet
Au cours du diagnostic du syndrome du canal carpien, l’échographie peut aussi être utile.
Son avantage est qu’elle permet d’observer le contenu entier du canal. Grâce à cela, on peut déceler les lésions ou anomalies qui touchent le nerf médian ou les tendons fléchisseurs du doigt. Pour rappel, ces derniers entourent le nerf médian au sein du canal carpien. Ainsi, toutes affections qui les affectent peuvent être responsables du syndrome du canal carpien.
Électromyogramme ou électroneuromyogramme (EMG/ENMG)
L’électromyogramme est prescrit pour évaluer la santé et la fonction des nerfs et des muscles. Le médecin le recommande lorsque le patient présente des symptômes tels qu’une faiblesse musculaire ou un engourdissement et des picotements.

Les résultats du test aident le médecin à diagnostiquer un large éventail de conditions, de troubles et de blessures affectant les nerfs et les muscles.
Le test comprend généralement deux parties.
Première partie du test
Au cours de la première partie du test, la médecin place de petits disques sur la peau pour enregistrer la fonction nerveuse.
On applique ensuite une stimulation électrique légère sur la peau pour tester la capacité des nerfs à transmettre l’impulsion électrique sur les disques d’enregistrement.
Pour ce qui est de l’interprétation du résultat, vous pouvez considérer vos nerfs comme étant similaires à des câbles électriques. Un câble endommagé empêchera l’électricité de le traverser et d’alimenter les appareils auxquels il est connecté. De la même manière, des nerfs endommagés empêcheront les signaux électriques de traverser et d’être enregistrés par les disques accolés à la peau.
Deuxième partie du test
Au cours de la deuxième partie du test, une petite aiguille est placée dans les muscles pour tester directement la fonction et la santé des muscles.
Une légère sensation de piqûre d’épingle peut être ressentie lorsque l’aiguille est placée dans le muscle.
Pendant cette partie du test, aucune stimulation électrique n’est délivrée par l’aiguille et rien n’est injecté par la pointe de l’aiguille. Ce n’est qu’un appareil d’enregistrement. L’aiguille est reliée par un câble à un ordinateur qui permet au médecin de voir ce que fait le muscle au repos et en mouvement.
Au terme de ces examens, il est possible de confirmer si le patient souffre bien du syndrome du canal carpien ou d’une autre affection du poignet.
Ressources
Canal carpien ou tendinite : comment différencier ?
Canal carpien ou SEP (sclérose en plaques) : comment différencier ?
Canal carpien et arthrose : quel lien ? (explications)
Canal carpien et fibromyalgie : comment différencier ?
Canal carpien et tremblement : quel lien ? (explications)
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