L’arthrose interphalangienne est un type d’arthrite qui touche les petites articulations des doigts. Elle est causée par l’usure naturelle du cartilage qui recouvre l’extrémité des os et peut entraîner des douleurs, des raideurs et des difficultés à bouger les doigts.
Il existe plusieurs types d’arthrose interphalangienne, chacun ayant ses propres symptômes et options de traitement. Dans cet article, nous allons aborder la définition et la prise en charge de l’arthrose interphalangienne.
Anatomie du doigt et de la main
Les os de nos doigts sont parmi les plus petits de notre corps. Les phalanges, ou os des doigts, sont reliées à de petites articulations appelées articulations métacarpophalangiennes (MCP).

Les articulations MCP nous permettent de plier nos doigts. Les os de nos doigts sont également reliés à des articulations plus grandes appelées articulations interphalangiennes (IP). Les articulations IP nous permettent d’enrouler nos doigts pour former un poing.
Tous ces os sont entourés de tendons et de muscles. Les tendons attachent les muscles aux os et nous aident à bouger nos doigts. Les muscles donnent à nos doigts la force de saisir des objets.
Enfin, nos doigts sont recouverts d’une fine couche de peau. Cette peau est remplie de terminaisons nerveuses qui nous donnent le sens du toucher. Elle comporte également de minuscules vaisseaux sanguins qui gardent nos doigts au chaud.
Anatomie de l’articulation inter phalangienne proximale et distale
Les articulations interphalangiennes proximales et distales sont les deux types d’articulations des doigts. Ce sont des articulations charnières qui permettent au doigt de se plier et de se redresser.
L’articulation interphalangienne proximale est située entre le premier et le deuxième os de la phalange. L’articulation interphalangienne distale est située entre la deuxième et la troisième phalange.
Les deux articulations sont entourées d’une capsule tapissée de membrane synoviale. Cette membrane sécrète du liquide synovial, qui lubrifie l’articulation et contribue à réduire la friction. La capsule est fixée à l’os par des ligaments, qui stabilisent l’articulation et empêchent tout mouvement excessif.
Il existe également deux petits muscles, appelés lombricaux, qui s’attachent aux tendons des muscles fléchisseurs des doigts. Ces muscles aident à redresser le doigt.
Zoom sur l’arthrose inter phalangienne
Lorsque l’arthrose inter phalangienne est déjà grave, non seulement la zone trapézométacarpienne est touchée, mais les articulations interphalangiennes distales et proximales, c’est-à-dire le milieu et l’extrémité des doigts, sont également endommagées.

Cet impact de l’arthrose sur les doigts entraîne des déformations de leur « extrémité » (distale) et un épaississement de leur zone médiane (proximale), empêchant les gestes quotidiens tels que la mise en place d’une bague.
Cependant, les limitations fonctionnelles dans cette variété de la pathologie sont moindres que dans d’autres, ce qui détermine le profil de traitement le plus adapté.
Ce profil d’arthrose, aussi contraignant et difficile pour le patient que les autres, entraîne plus de difficultés esthétiques que fonctionnelles. C’est difficile d’un point de vue psychologique pour les personnes concernées.

Avant d’aborder cette pathologie plus en détail, il est nécessaire de considérer l’une de ses principales caractéristiques. Habituellement, les dommages esthétiques et fonctionnels vont de pair, mais dans le cas de l’arthrose interphalangienne, ce n’est pas toujours le cas : on peut se retrouver avec des doigts qui ont très mauvaise mine, mais qui ont une bonne fonction.
Les causes de l’arthrose inter phalangienne
La destruction du cartilage et les excroissances osseuses entraînent une déformation de l’articulation interphalangienne distale (dernière articulation du doigt), avec parfois un désalignement du doigt.
Des nodules à l’arrière du doigt, appelés nodules d’Heberden, sont fréquemment observés chez les personnes souffrant d’arthrose des doigts. Ces nodules sont créés par une croissance osseuse sur les bords des articulations. Ils ne provoquent pas nécessairement de douleur mais peuvent limiter la mobilité.

Arthrose inter phalangienne : Symptômes et présentation clinique
La douleur liée à l’arthrose inter phalangienne est causée par la destruction du cartilage qui recouvre les surfaces articulaires, par les excroissances osseuses (ostéophytes) et par l’irritation de la synovie. La douleur évolue par poussées sur une période de plusieurs semaines. Chaque poussée dure en moyenne 3 semaines.
La douleur s’améliore généralement entre les poussées mais ne disparaît jamais complètement. L’intensité de la douleur est variable d’une personne à l’autre, voire d’un épisode à l’autre pour une même personne.
Lors des poussées douloureuses, on observe généralement un gonflement du bout du doigt dû à une accumulation de liquide synovial dans la cavité articulaire. Ce liquide est produit par la synovie, une membrane qui tapisse toutes les articulations et qui a tendance à être plus active en cas d’arthrose.
Le gonflement provoque une augmentation de la pression à l’intérieur de l’articulation, ce qui est douloureux. Si le gonflement persiste, il peut endommager les structures adjacentes telles que les tendons, les muscles et les os.
La raideur articulaire est également un symptôme courant de l’arthrose inter phalangienne. La raideur est due à la fois à la destruction du cartilage et à l’inflammation des tissus proches des articulations (tendons, ligaments, muscles).
La raideur est généralement pire le matin ou après une période d’immobilisation (par exemple, après avoir dormi). Elle s’améliore généralement avec le mouvement mais peut revenir plus tard dans la journée.
Plusieurs doigts de la même main sont fréquemment affectés, souvent les deux mains sont touchées. Parfois, cependant, l’arthrose est globale et touche toutes les articulations de tous les doigts de la même façon.
Arthrose inter phalangienne : Diagnostic
Les radiographies
Les radiographies standard sont utilisées pour confirmer le diagnostic suspecté cliniquement. Elles montrent un pincement de l’interligne articulaire, des ostéophytes qui sont des excroissances osseuses responsables du gonflement de l’articulation, elles précisent également l’axe modifié du doigt.

La taille de l’interligne articulaire peut aider à prédire l’évolution de la maladie.
Aux premiers stades, seules les radiographies montrent des changements légers. Au fur et à mesure que l’arthrose progresse, elle peut également être observée à l’IRM et à l’échographie.
Le rétrécissement de l’interligne articulaire est l’un des premiers changements dans l’arthrose de la main. Il est observé plus tôt et plus marqué sur les essais cubitaux que radiaux.
La perte de largeur de l’interligne articulaire est en bonne corrélation avec la gravité des symptômes de l’arthrite, tels que la douleur et la déformation.
La formation d’ostéophytes est une autre observation fréquente sur les radiographies des patients souffrant d’arthrose inter phalangienne et apparaît comme une excroissance osseuse des marges des os articulés.
Ces excroissances peuvent varier en nombre, en taille et en forme et peuvent provoquer un empiètement sur l’articulation et la destruction des tissus mous voisins.
Enfin, la subluxation ou la dislocation des os des articulations des doigts peut être clairement délimitée sur les radiographies et se produit lorsque les surfaces articulaires ne sont plus en contact total l’une avec l’autre.
Lorsqu’elle est présente, cette constatation indique que les articulations sont en phase terminale.
IRM
Bien que la radiographie sur film ordinaire reste la modalité de diagnostic la plus couramment utilisée pour l’arthrose inter phalangienne, les progrès de la technologie d’imagerie ont conduit à une utilisation croissante de l’IRM et de l’échographie chez les patients présentant une maladie suspectée ou précoce.

L’IRM fournit d’excellentes images des structures des tissus mous comme les tendons, les ligaments et la synovie et peut être utile pour évaluer les conditions qui peuvent imiter ou contribuer à l’arthrose inter phalangienne comme la ténosynovite ou les kystes ganglionnaires.
L’échographie
L’échographie est une modalité relativement nouvelle pour l’évaluation de l’arthrose inter phalangienne, mais elle présente plusieurs avantages par rapport à l’IRM.
Notamment un coût moindre, l’absence de rayonnements ionisants, la portabilité et la capacité d’imagerie en temps réel qui permet des études dynamiques comme l’évaluation du glissement des tendons ou la modélisation de la pression dans les articulations.
Arthrose inter phalangienne : Prise en charge
L’arthrose interphalangienne est un type d’arthrose qui touche les petites articulations des doigts. Les solutions proposées pour cette affection sont donc symptomatiques au cas par cas.
Le traitement médical propose des solutions antalgiques pour les crises douloureuses à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoires.
Des attelles de repos sur mesure peuvent être proposées entre ou pendant les crises, mais elles n’empêchent pas la déformation.
Des exercices et traitements de kinésithérapie (physiothérapie) sont parfois bénéfiques pour améliorer les amplitudes de mouvement et maximiser la fonction.
L’injection de produits lubrifiants ou à base de corticoïdes (Altim), comme cela peut être proposé pour le genou, l’épaule ou la hanche, n’a pas été validée pour ces petites articulations, mais c’est néanmoins une piste de recherche pour l’avenir.
Pour des raisons de perte de mobilité, de douleurs incontrôlées ou de déformation trop importante, la chirurgie peut être proposée. Dans tous les cas, le traitement de l’arthrose interphalangienne doit être discuté avec un médecin afin de déterminer la meilleure marche à suivre.
De quelle prise en charge chirurgicale s’agit-il ?
L’arthrodèse est un type de chirurgie qui consiste à fusionner (joindre ensemble) les os d’une articulation. Elle est également appelée fusion osseuse ou fusion articulaire.
L’arthrodèse est pratiquée pour soulager la douleur et améliorer la fonction d’une articulation qui a été endommagée par une blessure, une infection ou l’arthrite.
L’arthrodèse peut être une option lorsque d’autres traitements, tels que les médicaments et les attelles ou appareils orthopédiques, n’ont pas donné de bons résultats. La décision de recourir à l’arthrodèse doit être prise après mûre réflexion et discussion avec un spécialiste.
Références

Je m’appelle Yasser Dib. Je suis rédacteur spécialisé dans le domaine de la santé et de la médecine. En associant mes solides connaissances scientifiques à la maîtrise de la rédaction web, je mets en lumière les bonnes informations tout en les rendant accessibles à tous. Mon objectif est de faire en sorte que les gens aient accès aux informations les plus récentes et les plus précises lorsqu’il s’agit de leur santé.